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L214 dénonce l’élevage intensif dans le Perche : le jeune agriculteur s’explique

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Charles Fourmy, un jeune agriculteur de 27 ans basé à Eperrais (Orne), près de Bellême, est dans le viseur de l’association L214 (qui milite pour la défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires). Cette dernière dit avoir porté plainte contre lui, mercredi 22 mai, auprès du tribunal judiciaire d’Alençon et contre le groupe agroalimentaire LDC, fournisseur de l’éleveur.

La raison ? Pour maltraitance envers les animaux et démarches administratives irrégulières.

Le jeune éleveur s’explique.

Deux poulaillers pour cette ferme située dans le Perche

Charles Fourmy a repris l’exploitation familiale, gérée par son père, en 2022. Située à Eperrais, nouvelle commune de Belforêt-en-Perche, cette dernière est principalement dédiée aux volailles. Depuis 2017, la ferme collabore avec le groupe LDC, leader européen de la volaille avec ses marques Le Gaulois, Loué, Maître Coq, Marie, Poule et Toque.

« On faisait principalement de la dinde et j’ai eu envie de me tourner vers le poulet », explique Charles Fourmy. « Mes deux bâtiments peuvent accueillir 58 000 poulets, mais à ce jour je n’ai d’autorisation que pour 30 000 volailles, car les dindes prennent plus de place. »

D’où cette demande qui a été suivie d’une enquête publique, du 18 mars au 17 avril 2024.

Le commissaire enquêteur doit rendre son rapport dans les prochains jours (il a un mois pour le faire) et le préfet aura alors trois mois pour donner ou non son autorisation.

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Aujourd’hui, j’ai les autorisations pour exploiter les bâtiments. J’attends que ce chiffre passe à 58 000 volailles.

Charles Fourmy, éleveur de volailles à Eperrais.
Un des deux poulaillers de la ferme de Charles Fourmy.
Un des deux poulaillers de la ferme de Charles Fourmy. ©Nathalie LEGENDRE

« Il ne peut y avoir qu’un seul modèle d’agriculture »

Le jeune homme est conscient de pratiquer un élevage intensif « qui ne plaît pas à tout le monde », mais il accepte ce choix. Principalement pour des raisons économique.

Il faut tout en termes de qualité. Du label et de la norme. J’ai opté pour le standard et je ne le regrette pas.

Charles Fourmy, éleveur de volailles.

Il insiste : « il ne peut y avoir qu’un seul modèle d’agriculture. J’ai été tenté par d’autres systèmes, mais ce n’est pas toujours rentable. Et le consommateur n’est pas toujours en mesure de payer le prix demandé. Il y en a pour tous les budgets. »

Ses poulets sont envoyés à l’abattoir au bout de 35 jours. Pour l’association L214, il s’agit de poulets génétiquement sélectionnés, « des poulets de chair qui grandissent très vite, mais qui ne tiennent quasiment plus debout vers la fin, car le squelette ne suit pas ».

Interrogé sur bien-être animal, le jeune exploitant assure y prêter attention, « avec un poulailler bien aéré l’été, chauffé l’hiver. Et de la lumière naturelle dans tout le bâtiment. Un lieu qu’il n’a pas souhaité ouvrir à la presse.

« Je fais du repaillage très régulièrement, je suis très vigilant sur les détritus. On peut toujours améliorer les choses et j’y pense. Mais tout a ses limites. »

L’éleveur confirme qu’avec un maximum de 58 000 poulets, cela équivaut à 23 oiseaux par m2.

Pas d’antibiotique

L’association L214 pointe un usage récurrent antibiotiques par le groupe des PMA. Propos démentis par Charles Fourmy, « le poulet que j’élève est totalement sans antibiotiques et il est nourri principalement avec du blé, des céréales et du maïs ».

Charles Fourmy se dit surpris par ces accusations et assure n’avoir jamais été interrogé par les riverains sur son modèle d’agriculture intensive.

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Cammile Bussière

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