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Kylian Mbappé, symbole d’un PSG qui ne réussit plus ses adieux

Kylian Mbappé a fait ses adieux au Parc des Princes. Deux jours après l’annonce de son départ du PSG, le natif de Bondy a fait ses adieux à son public, presque discrètement. Paris a perdu son bras de fer avec son attaquant vedette, qui n’a pas souhaité poursuivre son aventure dans la capitale.

Le meilleur buteur de l’histoire du Paris Saint-Germain (256 buts) a quitté le Parc avec un but, une défaite contre Toulouse (1-3), un tifo à son image hissé dans les tribunes, la célébration du 12e titre de champion de La France, mais aussi quelques sifflets à l’annonce de son nom avant le match.

Un goût d’amertume pour l’attaquant français, qui n’aura pas réussi à ramener la Ligue des champions dans « son » club, autant que pour le public parisien dont une frange a fini de se lasser du feuilleton élastique de son départ. il y a deux ans. Arrivé à Paris en 2017 à 18 ans, encore adolescent et prometteur, Kylian Mbappé quittera la France à 25 ans sur une note timide.

Mbappé quitte Paris avec un goût d’inachevé

L’annonce par le club, la veille, de l’absence d’hommage pour son attaquant, invoquant un timing trop serré après l’officialisation de son départ, a résonné avec un étrange écho pour celui qui quittera le championnat à la 7e place des meilleurs buteurs de histoire.

Kylian Mbappé avec sa mère Fayza Lamari et son frère Ethan Mbappé, le 12 mai 2024. (FRANCK FIFE/POOL/AFP)

Ce départ ne fait qu’ajouter à la liste des adieux ratés des stars du club. En plus de ne pas atteindre ses objectifs sur la scène européenne,e Paris Saint-Germain a pris cette mauvaise habitude, lorsqu’il prenait le temps de saluer ses joueurs lors des premières années sous pavillon qatari. Après Rai ou Pauleta, dont les adieux sont restés mémorables, Kylian Mbappé avait tout pour être leur successeur. Cela ne s’est pas produit.

Le précédent Thiago Silva-Cavani

Au-delà de la première finale de Ligue des Champions de l’histoire du club (perdue face au Bayern Munich), cette période a aussi marqué la fin de l’aventure sous ses couleurs de deux de ses joueurs les plus emblématiques du XXIe siècle : son capitaine, Thiago Silva, et son meilleur buteur de l’époque, Edinson Cavani. Piégé par l’arrivée du Covid-19 dans le calendrier, le PSG s’est retrouvé avec ses deux capitaines sans contrat pour la phase finale de la Ligue des champions, organisée à Lisbonne fin août.

L’histoire rapporte que Thiago Silva avait accepté de prolonger son contrat de deux mois, mais aucun accord n’a été trouvé avec l’Uruguayen. Pas d’adieu au Parc, des adieux sur Instagram, tardifs mais calmes pour Cavani, mais surtout le sentiment d’un départ dans l’anonymat et la rancœur, d’un côté ou de l’autre.

Si la rupture avec « O Monstro » et « El Matador » a alimenté les regrets, elle n’a rien à voir avec le départ sournois de Lionel Messi l’été dernier. Annoncé en grande pompe, le recrutement de la star argentine au PSG a provoqué une onde de choc dans le monde du football, pour un résultat peu satisfaisant sur le terrain. Surtout, l’Argentin n’est jamais entré dans le cœur des supporters parisiens.

Son départ, annoncé laconiquement dans une série de tweets de mauvais goût, a été suivi d’un tour de victoire évité pour rentrer directement aux vestiaires, sans aller voir un public dont l’histoire aura toujours été bouleversée.

Cette fois, l’excuse du Covid-19 n’existe pas, et les adieux tout aussi discrets de Sergio Ramos ou de Neymar, ultime figure de proue du projet qatari, n’ont fait que confirmer la tendance, même si Marco Verratti, adulé des supporters, y a échappé en parti pour le championnat qatari.

Ibrahimovic, le dernier grand rendez-vous

Certains diront que celles d’Angel Di Maria, réalisées lors de la dernière journée de la saison 2021-2022, avaient réconcilié le PSG avec les adieux. Mais ce soir-là, on retiendra surtout la fête pour la prolongation de Kylian Mbappé. D’autant que le meilleur passeur de l’histoire du club (112 offrandes) n’a quasiment jamais fait ses adieux au Parc des Princes. La grève des supporters avait tendu l’ambiance quelques jours plus tôt et le club a décidé à la dernière minute de lui rendre hommage.

Enfin, entre la célébration avec les supporters, la vidéo hommage et les haies d’honneur de ses coéquipiers portant un t-shirt à son effigie, Di Maria n’est pas sorti dans l’anonymat. Mais l’euphorie ambiante de cette soirée de mai aurait-elle été la même sans l’impact de la prolongation de Mbappé, qui avait apaisé les tensions ?

Zlatan Ibrahimovic lors de son dernier match au Parc des Princes contre Nantes, à Paris, le 14 mai 2016. (FRANCK FIFE / AFP)

Avant 2020, Paris savait dire au revoir à ses joueurs phares, Zlatan Ibrahimovic en premier. Une sortie main dans la main avec ses fils, un changement opéré sans remplaçant, sous les yeux d’un Lionel Jaffredo (l’arbitre du match) quelque peu désillusionné : Zlatan Ibrahimovic n’a pas raté sa dernière au Parc, en mai 2016. Prince de Paris, « Ibra », brassard de capitaine autour du bras, a même eu droit à l’hymne suédois dans un stade émerveillé.

Le PSG n’atteindra peut-être plus jamais la grandeur des adieux faits au Suédois. Avant même qu’il foule le FC Nantes pendant le match, des masques à son effigie avaient été distribués dans les tribunes et un tifo avait été déployé pour le célébrer. Une fin parfaite pour « Zlatan », qui a quitté Paris comme il le décrivait lui-même, en « légende ».

Moins médiatiques, moins étoilés, moins emblématiques aussi, Javier Pastore et Blaise Matuidi font également partie de ceux qui ont eu droit à des adieux marqués au Parc des Princes.

Partis respectivement en 2018 et 2017, les deux joueurs, favoris du public à leur manière, n’ont pas pu faire leurs adieux aux supporters parisiens sachant qu’ils jouaient devant eux pour la dernière fois. Le PSG leur a donc rendu hommage plus tard, pour permettre à deux joueurs, qui manifestent encore aujourd’hui leur amour pour le club, de recevoir une dernière ovation de la part de leur ancienne demeure.

David Beckham porté en triomphe par ses coéquipiers du PSG, après son dernier match, au Parc des Princes, le 18 mai 2013. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

David Beckham a lui aussi connu l’épilogue idéal. Venu à Paris pour une aventure au défi sportif modéré, l’ancienne gloire du football anglais a fait ses adieux au Parc en beauté. Malgré ses 14 courts matches avec Paris, le « Spice Boy » en a connu un dernier au sommet de sa carrière, en mai 2013. Acclamé dès sa sortie, puis porté en triomphe par ses coéquipiers, il a également eu droit à une vidéo hommage, comme Thiago Motta ou Maxwell aussi. Une tradition qui semble s’être effondrée avec le temps.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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