Les nouvelles les plus importantes de la journée

Kurt Cobain : sa discothèque idéale et inattendue : épisode • 3/3 du podcast Kurt Cobain : héros malgré lui

Kurt Cobain : sa discothèque idéale et inattendue : épisode • 3/3 du podcast Kurt Cobain : héros malgré lui

« Donne-moi Danger, petit étranger… » , « Donnez-moi du danger, petit étranger… »un des classiques deIggy Popavec son groupe le Stooges en 1973… Une chanson que l’on a pu découvrir dans un album intitulé La force bruteLa force brute. La force brute est aussi le tout premier titre que l’on retrouve en tête d’une liste d’une cinquantaine d’albums, liste manuscrite, comme calligraphiée, dressée par Kurt Cobain dans un de ses carnets privés. La liste de ses albums préférés, qui comprennent en tout cas tous ceux qui l’ont aidé à trouver son identité de musicien. Une liste que nous avons pu découvrir lorsque nous avons publié une sélection de ses carnets privés en fac-similé, en 2002, huit ans après son suicide, sous le titre Journaux. Il y avait des notes, des esquisses de chansons, des pensées et aussi d’excellents dessins.

Pour visualiser ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.

Iggy Pop fut la première rock star volontairement androgyne et, c’est bien connu, l’un des modèles du personnage de Ziggy poussière d’étoile Pour David Bowie. Son grand ami aussi, bien sûr. En tout cas, il est très révélateur que les noms des Stooges et l’album La force brute sont les premiers à figurer dans cette liste dressée par Kurt Cobain. Sur la couverture de La force brute, Iggy pose torse nu comme un pharaon égyptien. Il est maquillé, les lèvres peintes et les yeux maquillés, sans le moindre poil, fier d’afficher une androgynie provocatrice. Pour Kurt Cobain, qui a grandi dans un petit monde rural, peuplé de bûcherons, cette image, ainsi que cette musique, ouvraient une porte de sortie, une évasion : il existait, grâce à la musique, un moyen d’échapper à ce genre de résumé. virilité à laquelle son environnement, son biotope comme on dirait aujourd’hui, l’a assigné.

Cette liste dressée par Cobain est l’une des plus étranges qui soient. Déjà parce que quelques noms ultra connus y cohabitent, dont le moindre n’est pas celui de Beatlesavec certains comme Vide/Foi Ou Les rites du printemps, dont, je l’avoue, je n’avais jamais entendu parler. La liste de Cobain est aux antipodes de celles qui prétendent rassembler, entre guillemets, les albums qui ont fait l’histoire du rock ou ceux qu’il faut avoir écouté pour ne pas mourir idiot. Il ne se soucie pas du tout de ces histoires. C’est une liste qui n’a de sens que pour lui. Il raconte implicitement l’évolution d’un gamin qui a quitté le hard rock, Led Zeppelinde Sabbat noir et de AC DC, qu’il ne mentionne d’ailleurs même pas, alors que ces groupes lui tiennent visiblement beaucoup à cœur. Comment il est parti d’un rock qui semblait très viril, sûr de lui, sûr de sa puissance écrasante, pour explorer son contraire : un punk rock représentant une sorte de chaos et de confusion. En attendant, vous en entendrez des exemples, des musiques très révélatrices pour lui qui exprimaient, de manière exacerbée, la fragilité et l’émotivité. Créé notamment par des femmes. Cobain va encore plus loin dans l’exploration de sa personnalité cachée à travers la musique : il privilégie les sonorités maladroites, discordantes, propres à certains musiciens restés dans l’enfance.

Pour visualiser ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.

On note dans sa liste l’un des albums les plus absurdes jamais enregistrés : Philosophie du mondesigné par le Shaggs, un trio de trois filles couvées par leur père adoré, publié en 1969. Elles ne savaient ni jouer ni chanter et pourtant elles avaient enregistré un album. A l’écoute, on est partagé entre l’hilarité, la souffrance, proche de la torture, parfois, et la fascination. Frank Zappa était fasciné par les Shaggs. Kurt Cobain aussi. Pour des raisons évidemment différentes. Dans la liste de Cobain est mentionné un album signé en 1976 par un groupe de hard rock américain bien connu, originaire de Boston, Aérosmith. Et intitulé Rochers. C’est intéressant d’écouter cette chanson  » De retour en selle », essayant d’imaginer comment Kurt Cobain aurait pu y entendre son propre cri naissant.

Pour en savoir plus, écoutez l’émission…

Très bon voyage

56 minutes

Playlist:

Les Stooges « Gimme Danger (2023 Remasterisé) » album « Raw Power »

Aérosmith « De retour en selle » album « Rocks »

Les saints Album « Know Your Product – 2004 Remaster » « Eternally Yours »

Essuie-glaces Album « Le retour du rat » « Est-ce réel ? »

Peur « Faisons la guerre » album « The Record »

Drapeau noir Album « Six Pack » « Endommagé »

Battre ce qui se passe « Le Pendu » album « Jamboree »

Les grenouilles Album « Homos » « C’est seulement juste et naturel »

Les imperméables « No Side to Fall In » album « The Raincoats »

Les fentes Album « Filles typiques » « Cut »

Jeunes géants de marbre Album « Credit in the Straight World » « Colossal Youth »

Miel de boue « Touche-moi, je suis malade » album « Superfuzz Bigmuff »

Daniel Johnston Album « Chérie » « Yip Jump Music »

Quitter la version mobile