Koundé défend les Bleus et Deschamps
L’arrière droit des Bleus et du FC Barcelone, auteur d’un Euro convaincant, a répondu aux questions d’actualité ce mardi à Clairefontaine.
À Clairefontaine
Antoine Griezmann disait lors de l’Euro que les Bleus étaient parfois ennuyeux à regarder, comment être plus beau dans le jeu avec l’équipe de France ?
Jules Koundé : C’est une question pour le sélectionneur. Évidemment, quand on participe à une compétition et qu’on ne la gagne pas, il faut se remettre en question, voir ce qu’on a bien fait et ce qu’on a moins bien fait. On a atteint la demi-finale (perdue contre l’Espagne 2-1), on a tendance à la banaliser depuis que le sélectionneur (Didier Deschamps, en 2012) est passé par là. Il faut lui donner plus de valeur qu’on ne lui en donne. Évidemment, on peut s’améliorer, on peut être un peu plus beaux à voir jouer, mais on est tous d’accord sur le fait que les résultats sont importants, même s’ils ne font pas tout, bien sûr. On va travailler pour s’améliorer et ramener un trophée à la prochaine compétition.
Avez-vous ressenti un changement dans le management de Didier Deschamps ?
Non, pas spécialement. On n’a pas fait grand chose hier (lundi) à l’entraînement, aujourd’hui ce sera assez léger. Comme je l’ai dit, il faut se remettre en question, mais je pense que les résultats, il ne faut pas tout jeter à la poubelle et dresser un tableau noir, quelque chose qu’on peut faire quand tout ne se passe pas comme on le souhaite. Bien sûr, l’équipe de France a une marge de progression.
Vous avez réalisé un très bon Euro, malgré quelques critiques. Pensez-vous que la presse a été trop dure avec vous ?
Au-delà d’être sévère, il y a eu une incompréhension de ce que le coach attendait et demandait de moi et du joueur que j’étais. Je ne suis pas un latéral droit de formation et aujourd’hui, on demande beaucoup aux latéraux. Il y a de très bons latéraux offensifs et on les met en avant, c’est une vision du football. Je veux progresser et être un meilleur joueur, mais avant tout, je suis un défenseur, je suis là pour défendre, j’ai toujours vu mon poste de cette façon… C’est le plus important et c’est toujours ce que le coach m’a demandé. Je ne sais pas si la presse était trop dure, mais il y avait un décalage entre ce qu’on pouvait écrire et la définition du poste.
A lire aussiLa France plutôt que l’Angleterre, des réponses courtes, « une personne normale »… La conférence de presse inédite de Michael Olise, nouvelle pépite des Bleus
Pour ce retour des Bleus, l’attraction s’appelle Michael Olise, qui vous a précédé en conférence de presse. Il est apparu très timide et réservé…
C’est aussi une personnalité, il y a des gens plus extravertis que d’autres. Il n’aura aucun mal à se fondre dans le groupe, il connaît des gens qui ont joué aux JO, son intégration ne sera pas un problème. Il faut lui laisser du temps. Le joueur est très déséquilibré, percutant, très bon pied gauche, c’est un ailier complet. C’est quelqu’un de réservé, je suis un peu comme ça. J’ai appris à m’ouvrir. Je le laisse s’intégrer tranquillement à son rythme.
On évoque souvent les calendriers surchargés, surtout après un Euro avec des joueurs très fatigués, qu’en est-il de la question de la fatigue psychologique ?
C’est un sujet important, qui passe souvent au second plan car on se focalise sur la fatigue physique qui est aussi importante. La fatigue mentale joue forcément un rôle au vu des nombreux matches que l’on doit jouer, dans un sport, le plus suivi au monde, qui est soumis à beaucoup de passion, avec des contraintes que l’on essaie d’assimiler et de gérer au mieux. Les quelques moments que l’on a pour déconnecter, j’en profite, car cela nous permet de voir autre chose. (Sur des calendriers surchargés) C’est un sujet à discuter et dont les gens qui décident du football en ont conscience.
Vous avez fait sensation lundi en arrivant à Clairefontaine en jupe. Quelle place occupe la mode dans votre quotidien ?
Ce n’est pas un secret que j’aime la mode et les vêtements. J’ai toujours aimé m’habiller, avoir l’air soignée quand je sors de chez moi, que ce soit pour acheter du pain ou faire du shopping. C’est un plaisir, c’est un événement que beaucoup de gens attendent avec impatience. C’est cool, c’est aussi une petite compétition entre nous. J’aime le faire, je me sens bien dans mes vêtements. Ça m’aide à déconnecter.
Quel regard portez-vous sur les Girondins de Bordeaux, votre club formateur, désormais en National 2 ?
C’est triste. Je suis de Bordeaux, j’ai fait mes classes au centre de formation et le voir disparaître me rend triste. Mes pensées vont aux salariés qui se retrouvent dans une situation compliquée. Je suis quelqu’un de positif et j’espère que la situation va s’améliorer. Voir le club descendre aussi bas est triste. Il faut se concentrer sur la remontée. Pour blâmer (quelqu’un), je n’ai pas toutes les informations. Je ne suis pas là pour juger qui que ce soit mais le club n’est pas descendu juste à cause du sportif. La première année en Ligue 2, on était tellement proche de la remontée. Il y a plein de paramètres, je comprends la colère des supporters.