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Konstantin Krimmel, une grande voix au Panthéon

Konstantin Krimmel, une grande voix au Panthéon

Capté par les caméras d’Arte pour une diffusion attendue le dimanche 3 novembre, le retour de l’Orchestre de Chambre de Paris (OCP) s’annonce émouvant et majestueux. Le célèbre Requiem de Gabriel Fauré, dont le centenaire de la mort est célébré le 4 novembre 1924, se déroule dans un cadre hautement symbolique et solennel, le Panthéon. Elle sera précédée d’une transcription pour ensemble à cordes de l’œuvre Quatuor n°15 de Beethoven. Les deux compositeurs souffraient de problèmes d’audition, une épreuve suprême pour un musicien. A noter que ce concert s’inscrit dans le cadre des Jeux Paralympiques de Paris.

Sur le podium, le nouveau directeur musical de l’OCP Thomas Hengelbrock et, aux côtés du Chœur Balthasar-Neumann et de la soprano Katharina Konradi, le baryton Konstantin Krimmel, l’un des artistes lyriques les plus captivants du moment. Les publics des festivals de Munich et de Salzbourg ont pu apprécier, il y a quelques semaines, l’épanouissement artistique et vocal du baryton né en 1993 à Ulm, en Allemagne.

A l’Opéra de Bavière, scène qui lui est fidèle et qui lui confie notamment les héros de Mozart, il incarne un Figaro (1) séduisant et subtil, au tranchant mordant et plein de panache, tempéré par la mélancolie de ceux qui savent que le bonheur leur file entre les doigts. Puis, à Salzbourg, le charme et l’éloquence de Konstantin Krimmel s’expriment au sein d’une distribution de rêve réunie pour un spectacle d’une élégance suprême. Capriccio de Richard Strauss, sous la direction de Christian Thielemann.

« L’essence même du romantisme »

Toutes les qualités du chanteur illuminent son dernier album, MytheSous le label alpha, l’enregistrement illustre une partie essentielle de sa carrière. Le baryton y défend avec ferveur le répertoire du lied, discipline intime hautement sensible nécessitant une approche approfondie des liens entre poésie et musique, cette dernière entrant parfois dans « en contradiction  » avec le premier, souligne Konstantin Krimmel dans le livret de ce nouveau CD. Dédié à Franz Schubert et Carl Loewe, il invite à un voyage intérieur d’une beauté enivrante, souvent teintée de mélancolie, rehaussée par la complicité entre la voix et le piano virtuose et distingué d’Ammiel Bushakevitz.

Ne nous le cachons pas, leur programme est exigeant, sans fanfaronnade ni parade. L’auditeur se sent respecté comme un partenaire d’écoute capable de cheminer sur des sentiers parfois escarpés, guidé par des interprètes inspirés, tous au service des compositeurs. L’alternance entre les œuvres de Schubert et de Loewe dessine un tableau aux reflets changeants, riche de contrastes saisissants ou délicats.

On sent, on partage les tremblements, les aspirations et les douleurs d’une âme en quête d’idéal. Conteur au naturel déconcertant, Konstantin Krimmel parvient à enrober chaque mot de la plénitude de son timbre : les notes aiguës chatoient ou s’envolent, les notes graves creusent des gouffres quand elles n’attisent pas des braises incandescentes. Toujours au bénéfice de l’expression,  » conflits, drame. L’essence même du romantisme « , plaide le chanteur.

(1) La même scène munichoise lui confie également le rôle de Papageno fin 2024 dans La Flûte Enchantée puis ceux de Guglielmo en Cosi ventilateur tout et de Don Giovanni en 2025.

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