« Kiprix », le site qui compare les prix sur l’île avec ceux de la métropole

Alors que les violences font rage, notamment à Fort-de-France, pour dénoncer le coût de la vie en Martinique, Robeen Siméon, un Martiniquais de 28 ans, a lancé un site internet pour comparer les prix sur l’île et en métropole.

Un paquet de pain de mie coûte 11 euros en Martinique, contre 1,45 euro en France métropolitaine : « En Martinique, on paie ses courses avec son sang », conclut un internaute. Les commentaires affluent en effet sur Internet sous les captures d’écran d’un site internet largement partagé depuis le début des violences en Martinique. Derrière le site « Kiprix » se cache en réalité Robeen Siméon, 28 ans, jeune développeur de sites internet installé dans le quartier de Scoelcher, tout près de Fort-de-France, qui a monté ce comparateur en moins de quatre semaines.

« Kiprix » a pour vocation d’être un comparateur de prix en ligne qui affiche les prix pratiqués dans un magasin Leclerc de Martinique et les compare à ceux des magasins de France métropolitaine.

Au total, plus de 8 000 produits sont référencés sur le site et « les prix sont entièrement tirés des sites internet »assure Robeen. Concernant la méthodologie, les prix relevés correspondent pour la Martinique aux prix des produits vendus sur le site Leclerc Drive du Lamentin, les prix français proviennent des sites Leclerc Drive situés à Toulouse et Montpellier, explique le promoteur.

La démarche de celui qui se décrit comme « geek » est expliqué sur le site : « Les objectifs de Kiprix.com sont les suivants : fournir une information fiable sur les prix des produits en Martinique, suivre l’évolution des prix dans la grande distribution martiniquaise et comparer les prix avec la France métropolitaine. »

«Tout le monde en Martinique est concerné par cette vie chère et c’est ma façon d’apporter ma contribution.»

Robeen Simeon, créatrice de Kiprix

à franceinfo

Contacté par franceinfo, Robeen précise que son site s’adresse donc à ceux qui y trouvent un intérêt, « que ce soit pour que les politiques puissent appuyer leurs propos ou pour que les locaux puissent choisir où acheter les produits »explique-t-il. Ce jeune Martiniquais dit être confronté à un cas de conscience depuis quelque temps. « Je suis quelqu’un qui voyage beaucoup et il y a une vraie question de savoir si je veux rester en Martinique avec une vie aussi chère, car c’est presque invivable. Pour les jeunes, c’est compliqué de pouvoir se créer un patrimoine, le coût de la vie est tellement cher », il se lamente.

En attendant, le site Web est « très bien reçu »assure Robeen Siméon qui compte développer son comparateur. « Nous allons ajouter d’autres marques. Nous allons aussi potentiellement ajouter la Guadeloupe, la Réunion, la Guyane car nous avons des demandes tous les jours. »