Kin-Ball : le chéri devenu rejet

On ne peut reprocher au président de Kin-Ball Québec, François Bégin, de manquer d’ambition. Face à un « déclin atroce » de ce sport inventé et popularisé au Québec il y a 30 ans, la fédération lance un plan d’action pour redonner au kin-ball ses lettres de noblesse.
« Notre vrai sport national n’est pas le hockey. C’est la boule de parenté ! », lance M. Bégin au bout du fil. Il le dit en riant, mais vous pouvez dire qu’il le pense vraiment.
Grand amateur de kin-ball, il explique que ce sport a fait partie intégrante de son adolescence.
« J’étais un peu potelé [chubby] au secondaire. Quand je jouais au basket, personne ne me dépassait. Ensuite, j’ai commencé à jouer au kin-ball et j’ai développé des compétences. Les gens commençaient à se moquer de moi. high fives quand j’ai fait de bons coups et que je suis devenu capitaine de mon équipe. Cela m’a beaucoup aidé à gagner en confiance », dit-il.
Ce sport a connu un grand succès dans les années 1990 et 2000. En 2006, le kin-ball était le sport le plus pratiqué dans l’offre parascolaire au Québec et à cette époque, plus de 30 000 personnes pratiquaient régulièrement ce sport. alors qu’aujourd’hui, on compte à peine 1 000 membres aux quatre coins de la province.
« On m’a dit que le kin-ball était moins populaire que la pétanque au Québec. Tu ne me le dis pas deux fois ! », ajoute-t-il avec passion.
PLAN DE RECUPERATION
M. Bégin et la fédération travaillent donc sur un important plan de relance, qui s’étalera sur trois ans.
Le but ultime : atteindre 31 000 membres au Québec en trois ans.
Arrêter le déclin et dépasser le nombre de joueurs de 2006 en seulement trois ans ?
Un projet tout à fait réalisable, selon M. Bégin. Pour ce faire, ils ont fait appel à des chercheurs du Pôle sports HEC Montréal, qui leur ont fourni une liste des six grands projets à réaliser s’ils veulent atteindre leur objectif.
Parmi les stratégies, Kin-Ball Québec veut former des entraîneurs partout au Québec, fournir des équipements avec l’aide de partenaires financiers et surtout marteler le message que le sport est accessible à tous, littéralement.
« Des jeunes filles d’une école du Québec se sont fait refuser leur équipe de volley-ball parce qu’elles avaient les bras trop courts. Cela n’arrive pas en kin-ball. Quel que soit votre visage, vous pouvez y jouer, même si vous êtes en fauteuil roulant. »
Inventé au Québec
Inventé par le professeur d’éducation physique Mario Demers en 1993, le kin-ball se joue en équipe de quatre, et trois équipes sont sur le terrain en même temps lors d’une partie.
Pour marquer, une équipe doit nommer la couleur d’un adversaire et lancer le gros ballon de 1,22 mètre de diamètre en l’air en espérant que l’équipe nommée ne puisse pas récupérer le ballon avant qu’il ne frappe. sol.
Popularisé au Québec, le kin-ball a maintenant des fédérations en France, en Suisse, en Belgique, en Espagne et au Japon.
Aux JO un jour ?
En 2018, M. Demers révélait sur le site Actualités UQAM son projet qu’un jour son sport devienne une discipline olympique.
« Il devrait y avoir une cinquantaine de fédérations dans le monde, et nous en sommes environ un tiers. Compte tenu de l’évolution rapide de ces dernières années, je suis convaincu que ce n’est qu’une question de temps. Bien que la plupart des sports olympiques aient été inventés il y a plus de 100 ans, je peux être fier du chemin parcouru en 30 ans. »
Un sport en déclin
INSCRIPTIONS AU KIN-BALL AU QUÉBEC DEPUIS 1993
- 1993 | 3316
- 1996 | 9336
- 1999 | 23 505
- 2003 | 29 267
- 2006 | 30 706
- 2009 | 20 002
- 2012 | 9933
- 2015 | 3108
- 2018 | 1566
- 2021 | 1178
Source : Centre sportif HEC Montréal
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