Kim Jong-un à la tête d’un système de travail forcé institutionnalisé
Un nouveau rapport de l’ONU, basé sur des témoignages, dénonce une nouvelle fois une population maintenue en esclavage par le régime coréen. Un système qui peut être associé à un crime contre l’humanité.
Publié
Temps de lecture : 2 min
Dans le spectre de l’insupportable, il semble que le régime nord-coréen soit bien placé dans le triste peloton de tête du pire. Un rapport de l’ONU parle d’un système de travail forcé institutionnalisé, et ce, à plusieurs niveaux. Les Nord-Coréens sont contraints de travailler dans des conditions intolérables, souvent dans des secteurs dangereux. Ils sont contraints de travailler sans salaire, sans choix, sans protection, sans possibilité de partir, sans soins médicaux, sans permission, sans nourriture et sans abri.
Une liste glaçante de « sans » qui s’apparente à de l’esclavage, c’est-à-dire qu’elle pourrait être qualifiée de crime contre l’humanité par la communauté internationale. D’autant que beaucoup de ces Coréens sont souvent battus, traités comme des moins que rien, avec, pour les femmes, des risques de violences sexuelles. Le côté institutionnalisé vient du fait que vous êtes à la merci de l’État à tout moment de votre vie, que c’est l’État qui vous dit quoi faire et quoi penser ou vivre, c’est l’État qui vous nourrit ou pas, car on sait aussi que le régime organise des famines dans le pays.
Ce constat, au-delà de tout ce que l’on peut imaginer, a été rendu possible grâce aux témoignages venus directement de Corée, recueillis par l’ONU depuis des années. Et ils sont peu nombreux. Le rapport se base sur moins de 200 personnes ayant pu échapper aux griffes du régime entre 2015 et 2023.
Ce nouveau rapport confirme cependant les précédents rapports sur le sujet. Il y a déjà 10 ans, une équipe d’enquêteurs documentait l’horreur, expliquant l’inhumanité des centres de détention. On se souvient aussi de ce Coréen, ancien détenu, qui, avec des dessins très naïfs, racontait le calvaire des prisonniers coréens. Il avait été publié en 2014 par la presse.
Vidéo publiée en 2020 par Human Rights Watch, basée sur des témoignages d’anciens détenus, dont le dessinateur lui-même.
L’ONU appelle la Corée du Nord à cesser d’asservir sa population, de recourir au travail forcé et au travail des enfants. La Corée du Nord n’en a probablement cure, mais ce n’est pas une raison pour rester silencieuse et ignorer l’horreur de la situation.