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Kiev vote pour interdire l’Église orthodoxe liée à la Russie

La nouvelle loi doit encore être promulguée par le président Volodymyr Zelensky avant de pouvoir entrer en vigueur.

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Le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou lors de la messe de Noël à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, en Russie, le 6 janvier 2024. (OLEG VAROV / SERVICE DE PRESSE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE DE RUSSIE / AFP)

Le Parlement ukrainien a adopté, mardi 20 août, un projet de loi visant à interdire l’Eglise orthodoxe liée au Patriarcat de Moscou. Ce dernier est décrit par plusieurs parlementaires ukrainiens comme un relais d’influence pour le Kremlin.

« Décision historique ! Le Parlement a voté un projet de loi interdisant une branche du pays agresseur en Ukraine »La députée Iryna Gerashchenko a réagi sur Telegram. Selon un autre député, Yaroslav Zhelezniak, 265 députés ont voté en faveur de ce document, le minimum requis étant de 226. « Il n’y aura pas d’Église de Moscou en Ukraine »a ajouté le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, sur Telegram. Selon le député Yaroslav Zhelezniak, la nouvelle loi, qui doit encore être signée par le président Volodymyr Zelensky avant d’entrer en vigueur, donnera aux paroisses de l’église concernée neuf mois pour « rompre les liens avec l’Église orthodoxe russe« , qui soutient l’invasion russe de l’Ukraine.

L’Église Les orthodoxes liés au Patriarcat de Moscou L’Église orthodoxe ukrainienne était autrefois la plus populaire en Ukraine, pays à large majorité orthodoxe. Mais elle a perdu ces dernières années de nombreux adeptes, le sentiment national ukrainien ayant gagné en popularité face à l’ancien pouvoir russe. Ce processus a été accéléré par la création en 2018 d’une Église orthodoxe ukrainienne indépendante de Moscou, et plus encore par le début en février 2022 de l’invasion russe de l’Ukraine, ouvertement soutenue par le Patriarcat de Moscou.

L’Église orthodoxe visée par cette interdiction a annoncé en mai 2022 qu’elle rompait tout lien avec le Patriarcat de Moscou et a accusé les autorités ukrainiennes de persécution. Mais le gouvernement ukrainien estime qu’il reste de facto dépendant de la Russie et plusieurs de ses dignitaires sont la cible d’enquêtes criminelles. Selon les médias ukrainiens, l’Église orthodoxe compterait encore quelque 9 000 paroisses en Ukraine contre 8 000 à 9 000 paroisses pour son rival indépendant.

Sans surprise, la Russie a dénoncé une tentative de Kiev de « détruire l’orthodoxie canonique »La décision du Parlement vise à « détruire l’orthodoxie canonique et véritable et introduire à sa place un substitut, une fausse Église »a déclaré mardi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. « Il s’agit d’un acte illégal qui constitue une violation flagrante des notions fondamentales de liberté de conscience et de droits de l’homme. »a commenté, de son côté, un porte-parole du Patriarcat russe, Vladimir Legoïda.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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