Kiev se rapproche de la Cour pénale internationale après un vote « historique » au parlement ukrainien
La question est très sensible en Ukraine, où beaucoup craignent que ses forces armées combattant l’armée russe puissent à leur tour être ciblées par la CPI, dont la mission est de poursuivre les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’agression.
Au total, 281 parlementaires ont voté en faveur de la ratification du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, plusieurs d’entre eux l’ont annoncé sur les réseaux sociaux. Cette décision ouvrira « de plus grandes possibilités de punir les Russes et renforcera l’isolement de la Russie », a déclaré sur Facebook la députée Evguenia Kravtchouk.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a salué cette « décision historique ». « C’était un long voyage plein de défis, de mythes et de peurs. Aucun d’entre eux n’était vrai. Et aujourd’hui nous y sommes enfin », a-t-il déclaré sur le réseau social X.
« Mesure nécessaire »
La ratification de ce document soumis au Parlement par le président Volodymyr Zelensky s’inscrit dans le cadre des engagements de Kiev envers l’Union européenne, a-t-elle ajouté : « C’est une mesure nécessaire, pleinement justifiée et sûre », a déclaré la députée. Le vote au Parlement a été précédé de « discussions difficiles », a déclaré une députée de l’opposition, Iryna Gerashchenko, qui, comme son parti Solidarité européenne, n’a pas soutenu ce texte.
« L’armée a demandé que la ratification soit reportée jusqu’à la fin de la loi martiale », a-t-elle ajouté sur Telegram. « Personne n’a expliqué ce qui se passerait après » l’exemption de sept ans prévue par l’article 124, a déclaré Gerashchenko. Après que l’armée russe a commencé à envahir l’Ukraine en 2022, la CPI a déjà émis des mandats d’arrêt contre le président Vladimir Poutine et plusieurs autres hauts responsables civils et militaires russes pour des crimes présumés en Ukraine.