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Kiev justifie une incursion armée de grande envergure en Russie

Une image tirée d'un document publié par le ministère russe de la Défense le 6 août 2024 montre une attaque de drone russe contre des véhicules blindés ukrainiens à l'extérieur de la ville de Soudja dans la région de Koursk.
– / AFP Une image tirée d’un document publié par le ministère russe de la Défense le 6 août 2024 montre une attaque de drone russe contre des véhicules blindés ukrainiens à l’extérieur de la ville de Soudja dans la région de Koursk.

– / AFP

Une image tirée d’un document publié par le ministère russe de la Défense le 6 août 2024 montre une attaque de drone russe contre des véhicules blindés ukrainiens à l’extérieur de la ville de Soudja dans la région de Koursk.

INTERNATIONAL – Une percée à la frontière russe. Alors que la Russie multiplie depuis mardi les allégations sur une incursion ukrainienne sur son territoire, les autorités ukrainiennes n’avaient pas encore commenté l’affaire. Mais ce jeudi 8 août, un conseiller de l’administration présidentielle ukrainienne, Mykhailo Podoliak, s’est enfin exprimé sur le sujet.

Bien que Mykhailo Podoliak n’ait pas clairement attribué l’attaque à l’armée ukrainienne, il a déclaré dans un message sur X que « « La cause profonde de toute escalade, de tout bombardement, de toute action militaire (…) y compris dans les régions (russes) de Koursk et de Belgorod n’est que l’agression sans équivoque de la Russie »en d’autres termes, son invasion de l’Ukraine, qui dure depuis plus de deux ans.

« La Russie a toujours pensé que les normes juridiques restrictives ne s’appliquaient pas à elle et qu’elle pouvait donc attaquer les territoires des pays voisins en toute impunité et exiger hypocritement… l’inviolabilité de son propre territoire. »a continué Mykhailo Podoliak. « Mais la guerre est la guerre, avec ses propres règles, l’agresseur en paie inévitablement les conséquences »conclut-il.

Un revers inattendu pour le Kremlin

L’incursion, qui a commencé mardi et se poursuit jeudi, constitue un revers inattendu pour le Kremlin, dont l’armée était jusqu’à présent en position avantageuse sur la ligne de front en Ukraine. Selon les déclarations de l’état-major russe, l’armée ukrainienne a lancé l’assaut avec jusqu’à 1 000 soldats et véhicules blindés dans la région frontalière de Koursk.

« L’opération de destruction des formations de l’armée ukrainienne se poursuit »a déclaré jeudi le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Selon ce dernier, l’armée russe «  « jeter en échec » LE «  tentatives  » Ukrainiens de «  « pénétrer profondément » dans la région de Koursk et infliger de lourdes pertes au camp adverse.

L’armée russe avait initialement assuré mardi avoir contraint les troupes de Kiev à «  pli  » en Ukraine, avant de retirer cette allégation d’un de ses communiqués de presse. Puis, le lendemain, Vladimir Poutine est apparu visiblement en colère à la télévision russe, dénonçant une « « provocation à grande échelle » d’Ukraine.

La ville russe de Soudja envahie par les forces ukrainiennes

Si la communication officielle russe se veut rassurante – les autorités régionales évoquaient encore jeudi une situation « stable et sous contrôle” -, le tableau dressé par les experts militaires est plus alarmant. L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé aux États-Unis, a estimé dans son dernier rapport que les Ukrainiens avaient avancé jusqu’à 10 kilomètres de profondeur et pénétré à l’intérieur« au moins deux lignes de défense russes ».

Selon plusieurs analystes, les soldats ukrainiens auraient atteint Soudja, une ville russe d’environ 5 500 habitants située à une dizaine de kilomètres de la frontière et qui abrite une station-service approvisionnant toujours l’Europe via l’Ukraine. Mercredi soir, la chaîne Rybar, proche de l’armée russe, affirmait que les forces ukrainiennes avaient «  « a pris la moitié ouest de (la ville de) Soudja ».

Un blogueur, Yuri Podoliaka, dont la chaîne Telegram est suivie par près de trois millions d’abonnés, a estimé jeudi matin que Soudja était «  perdu « en disant «  « rempli de soldats ukrainiens ». Selon lui, les Ukrainiens ont également avancé vers la ville de Korenevo, à plus de 25 kilomètres de la frontière.

Les autorités de la région de Koursk ont ​​pour leur part décrété mercredi l’état d’urgence en réponse à une situation jugée « difficile  » pour la population civile. Environ 3.000 personnes ont déjà été évacuées, dont 1.500 dans des centres d’hébergement temporaire, ont indiqué les autorités régionales.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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