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Kevin Germanier, le créateur du costume du « Voyageur d’or » aux JO de Paris, recycle les déchets


Le créateur suisse, révélé au monde lors des derniers Jeux Olympiques avec son costume « Golden Voyageur », a dévoilé ses dernières créations 100% upcyclées lors de son défilé « Les Épineuses », présenté à Paris dans le cadre de la Fashion Week Femme Automne-Hiver 2024-2025.

France Télévisions – Culture Edito

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Présentation d'une création Germanier pour la collection Prêt-à-Porter Femme Printemps-Été 2025 dans le cadre de la Fashion Week de Paris, à Paris le 24 septembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le créateur suisse Kévin Germanier, as de la perle et de la couleur qui a défilé mardi à Paris, appartient à cette jeune génération de créateurs décomplexés et éclatants qui ont fait la renommée de la nouvelle scène mode parisienne depuis les Jeux olympiques.

« Dans le monde de la mode, nous aimons que tout soit »nappe’ (immaculé, ndlr) mais je me vois un peu comme un Frankenstein avec mes expériences de bricolage avec mes petites choses »prévient d’emblée le designer de 32 ans.

Son style est régressif, ludique, coloré, lamé entre pompon géant, perles sorties d’un écrin créatif et grande maîtrise du savoir-faire haute couture. Dans un esprit « cocktail pick » rafraîchissant, le couturier propose une silhouette étonnante s’effondrant sous les petites franges métalliques multicolores.

C’est sur ce nom qui monte, chouchou des rédactrices et des fashionistas, que la créatrice des costumes des JO de Paris cet été, Daphné Bürki, a jeté son dévolu pour la cérémonie de clôture. Pendant les neuf mois de préparation ultra-secrète du costume du « Voyageur doré » qui s’est lancé dans une combinaison dorée depuis le toit du Stade de France, Kévin Germanier dit avoir « J’ai vécu l’expérience d’une vie. » « C’est la plus grande plateforme que j’ai jamais eue »ajoute-t-il, les yeux encore écarquillés deux mois plus tard.

Vogue a salué «« le costume le plus impressionnant de la cérémonie »Les internautes se sont affolés devant cette silhouette de créature volante, mi-guêpe, mi-moustique, mi-feu d’artifice.

Comme toute cette génération, par conviction autant que par nécessité, la styliste s’est fait une religion du +upcycling+ ou surcyclage : l’utilisation de chutes de tissus, de matières en stock et autres invendus.

Tout a commencé lors d’un stage à Hong Kong, avec des sacs de perles. « trop ​​près de la fenêtre qui s’était fanée au soleil »déclare Kevin Germanier. « L’upcycling ne consiste pas à se rendre dans une friperie vintage et à fabriquer quelque chose avec un t-shirt, il s’agit de fabriquer quelque chose avec des déchets. »il explique.

Le Suisse, né à Granges dans le canton du Valais, a grandi dans les jupes de sa mère et de sa grand-mère, remarquant déjà que l’une « J’ai cousu une fleur alors qu’elle avait un trou plutôt que d’aller en acheter une nouvelle. »

Encouragé par sa famille, il s’inscrit à la prestigieuse école londonienne Central Saint Martins. « Tous mes projets étaient noirs, gris et beiges et, pour ma collection de fin d’études, comme je n’avais rien à perdre puisque je savais déjà que j’avais un poste qui m’attendait chez Vuitton, je me suis dit : il faut que tout brille. »

Depuis, l’homme aux airs de gendre idéal, raie sur le côté impeccable, vêtu de noir de la tête aux pieds, ne fait plus que… dans la couleur éclatante. « C’est une blague »il plaisante. « L’humour et le sens de la différence sont importants dans ce métier »martèle le designer, rappelant qu’il « Elle fait des robes avec des plumes et des paillettes. On ne guérit pas une maladie, donc tout va bien. »

La Parisienne d’adoption, « très proche des chiffres comme tous les suisses »Il cultive cependant sa culture entrepreneuriale avec méthode et le succès l’a amené dans les vestiaires de Lady Gaga et Taylor Swift.

« La mode est avant tout un business, il faut trouver le produit qui va se vendre comme des petits pains (…) donc un parfum, un petit sac ou un foulard »Il note. Son best-seller est un petit sac baguette multicolore fait de lanières de perles, très pop.

Recruté par LVMH pour fouiller dans les stocks et recycler les déchets à travers un projet « gardé secret »le créateur ambitieux, qui rêve d’un poste de directeur artistique chez Dior, répète que c’est en entrant dans ce genre de maison « que nous pouvons vraiment faire la différence. »

Mais transformer les déchets en beauté doit rester un plaisir plutôt qu’une vocation : « Je ne sais pas si c’est mon destin, mais tant que je créerai, cela fera partie de mon processus et quand je m’amuserai moins, j’arrêterai. »prévient Kevin Germanier.

Grb2

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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