Kering : Nouvelle lourde chute en Bourse pour Kering, dont la rentabilité plongera au premier semestre
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Kering : Nouvelle lourde chute en Bourse pour Kering, dont la rentabilité plongera au premier semestre

Kering : Nouvelle lourde chute en Bourse pour Kering, dont la rentabilité plongera au premier semestre

(BFM Bourse) – La maison mère de Gucci et Bottega Veneta a vu ses ventes se contracter de 10% à base comparable au premier trimestre et n’attend pas de réelle amélioration au deuxième trimestre. Son résultat opérationnel courant devrait baisser de 40 à 45 % sur les six premiers mois de l’année.

La messe était déjà dite pour le premier trimestre de Kering. En mars, le groupe de luxe avait émis un avertissement sévère sur ses revenus, prévenant qu’ils allaient baisser de 10 % à base comparable, et d’environ 20 % pour sa marque phare Gucci.

Finalement, l’activité publiée par Kering mardi soir s’est avérée conforme à ces indications. Le chiffre d’affaires trimestriel est en baisse de 11% en données publiées et de 10% en données comparables. Pour le seul Gucci, qui représente environ 45% du chiffre d’affaires, la baisse s’élève à 18% à base comparable.

Même si cette baisse d’activité avait été bien signalée par le groupe, le titre Kering souffrait encore ce mercredi, en baisse de 8% vers 10h10.

La surprise vient des indications plus précises données par l’entreprise mardi soir sur ses perspectives. Kering a confirmé s’attendre à un résultat opérationnel courant en baisse en 2024 par rapport à l’année dernière.

Le groupe a surtout précisé l’ampleur de la chute de ses résultats anticipée sur les six premiers mois de l’année, estimant ainsi que son résultat opérationnel courant baissera de 40% à 45% sur un an.

Un impact plus fort que prévu

Ce n’est pas illogique. Gucci est la marque de Kering qui souffre le plus. Il représentait pourtant 70 % de son résultat opérationnel courant en 2023. Et la directrice financière de Kering, Armelle Poulou, a expliqué aux analystes que l’entreprise ne s’attendait pas à une réelle amélioration de l’évolution de son activité au deuxième trimestre par rapport au premier. . « Le groupe ne fait pas preuve d’un optimisme débordant pour le deuxième trimestre », constate Oddo BHF.

De ce fait, la baisse des revenus de Gucci devrait logiquement être proche de celle du premier trimestre sur l’ensemble du semestre. Et avec le levier opérationnel de Gucci, c’est-à-dire des résultats plus variables que les ventes, l’impact sur le résultat opérationnel courant est significatif. D’autant que l’entreprise continue d’investir dans « la désirabilité » de ses marques, a rappelé son PDG, François Henri-Pinault.

Deutsche Bank souligne toutefois que le « flow creux », ou l’impact de la baisse des ventes sur le résultat opérationnel courant, est plus fort qu’attendu par le marché. Un constat partagé par Stifel.

La Banque Royale du Canada estime de son côté que les indications données par Kering devraient se traduire par une baisse du consensus (l’estimation moyenne des analystes) de 15% sur la prévision actuelle de résultat opérationnel pour 2024.

La Chine, le grand exemple des difficultés de Gucci

Pour revenir rapidement sur l’activité de Kering au premier trimestre, la baisse du chiffre d’affaires a été marquée dans toutes les grandes régions à l’exception du Japon, où la faiblesse du yen a conduit de nombreux touristes à bénéficier de prix avantageux. .

Kering souffre surtout en « Asie-Pacifique » et plus précisément en Chine. Armelle Poulou a expliqué que le « cluster » chinois, c’est-à-dire les ventes des clients chinois en Chine mais aussi à l’étranger, avait connu une chute de près de 20 % au premier trimestre. Pour donner une idée, LVMH a de son côté indiqué dans la semaine que ce même « cluster » avait augmenté de 10% sur ses propres ventes durant les trois premiers mois de l’année.

Armelle Poulou a reconnu que les difficultés de Gucci étaient « exacerbées » en Chine où l’on observe une « polarisation » de la clientèle. Clairement, le marché est plus dynamique chez les clients les plus aisés comme chez les plus jeunes, qui aspirent à des produits plus abordables.

Cependant, Gucci n’a pas le positionnement idéal, a expliqué le directeur financier. La marque italienne est perçue comme « pas assez haut de gamme » et « pas assez abordable », a détaillé Armelle Poulou.

Un rebond espéré en seconde période

Kering peut donc tirer un trait sur la première partie de 2024, tant sur le plan financier que probablement sur le plan boursier. Depuis le début de l’année, le titre a plongé de 20%, soit la deuxième plus forte baisse du CAC 40.

Beaucoup de choses se joueront au second semestre pour l’avenir boursier du groupe. La dynamique de Kering dépendra de sa capacité à relancer Gucci. Cependant, les produits des premières collections du jeune et nouveau directeur artistique Sabato de Sarno ne sont arrivés qu’en mars et dans une poignée de magasins.

Armelle Poulou a expliqué qu’environ 30 % des nouveautés seraient en magasin fin juin. La bonne réception de la patte de Sabato de Sarno sera ainsi plus visible dans les troisième et quatrième quart-temps.

« La performance est actuellement freinée par l’absence d’amélioration des ventes en cours au deuxième trimestre, mais le marché devrait se concentrer sur l’amélioration de la croissance séquentielle (d’un trimestre à l’autre, ndlr) du chiffre d’affaires grâce à l’introduction de nouveaux produits, dans notre opinion », juge la Banque Royale du Canada.

Armelle Poulou a également indiqué que la marge opérationnelle de Kering serait nettement meilleure au second semestre qu’au premier. Le groupe s’attend à une amélioration d’un semestre à l’autre de 1 à 1,5 point de pourcentage.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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