2ème de Ligue 1 et sur le podium de la Ligue des Champions avant la 5ème journée, l’AS Monaco affiche un visage radieux. Focus sur trois joueurs essentiels à l’équipe du Rocher.
Adi Hütter ne pouvait guère espérer mieux pour sa deuxième saison dans la principauté. L’entraîneur autrichien a construit une AS Monaco redoutable, aussi bien en Ligue 1 où il est vice-champion du PSG, qu’en Ligue des Champions où il est invaincu (3 victoires, un nul) et commence à croire au top 8, synonyme de avec un accès direct aux huitièmes de finale. Pour réaliser de tels exploits, l’ASM s’est appuyée notamment sur trois hommes forts, attendus au tournant face au club lisboète de Benfica ce mercredi (21 heures).
Kehrer, fiabilité en défense
En France, il s’est soldé par un échec au Paris Saint-Germain, où il a passé quatre années sans jamais gagner (2018-2022). Relancé à West Ham où il était en perte de vitesse fin 2023, Thilo Kehrer a été prêté à Monaco en janvier dernier, puis acheté pour 11 M€. Il fait désormais partie du mobilier. « Je sais à quel poste je veux jouer, ce n’est plus latéral même si ça peut arriver »a expliqué celui qui se voit avant tout comme un défenseur central, dans le podcast « Zack en Roue Libre » sur YouTube et Twitch.
Hütter partage son avis et ne l’aligne que dans l’axe de la défense, dans un système 4-2-3-1. D’ailleurs, Kehrer est même son favori : aucun Monégasque n’a joué autant cette saison (1 260 minutes sur 1 440 possibles). L’international allemand (27 sélections) est l’homme de fiabilité de l’ASM. Il se sent « à un bon niveau, pas encore » à son meilleur, même s’il en a l’air. « J’ai trouvé beaucoup de repères auprès de mon entourage »il justifie.
Il a mis « plusieurs années » créer ce cocon, qui comprend un préparateur physique et un chiropracteur, pour « être en pleine forme physiquement et mentalement ». Il y a aussi l’âge et l’expérience. Kehrer, 28 ans et multilingue (il parle parfaitement français, anglais et allemand), est l’un des vice-capitaines de Monaco. « J’ai été capitaine dans le passé et cela a toujours été quelque chose de naturel en raison de ma personnalité sur le terrain. Grâce à ma formation et à mon poste, j’ai appris que la communication est importante, ça va avec.
Zakaria, le maître discret du milieu
Sur les réseaux sociaux, les supporters des Rouge et Blanc s’arrachent les cheveux. Ils se demandent pourquoi le nom de Denis Zakaria n’est pas sur toutes les lèvres, pourquoi il n’est pas nommé parmi les meilleurs joueurs du mois de Ligue 1 ? Le milieu de terrain suisse (28 ans) est aussi efficace que discret. Il faut être à l’écoute des matchs de l’ASM, qu’ils soient contre Lens (1er septembre, 1-1), Barcelone (19 septembre, 2-1) ou Montpellier (28 septembre, 2-1) pour comprendre son importance.
Coïncidence ou pas : les deux seules défaites de Monaco cette saison ont eu lieu sur blessure, à Nice (2-1) et contre Angers (0-1). Zakaria, à la fois sentinelle et relayeur, a le bagage complet, à la fois grand (1,90 m), fort dans les duels, endurant, à l’aise techniquement et souvent bien placé. Avec les départs de Youssouf Fofana et Wissam Ben Yedder cet été, il retrouve le brassard de capitaine. « Un privilège » à ses yeux.
Je suis un capitaine plutôt calme de nature. Sur le terrain, j’essaie d’aider l’équipe qui est assez jeune.
Denis Zakaria, milieu de terrain et capitaine de l’AS Monaco.
Comme Kehrer, le joueur qui a joué à Chelsea, à la Juventus et à Mönchengladbach parle français, anglais et allemand. Précieux dans une garde-robe cosmopolite. « Je suis un capitaine plutôt calme de nature. Sur le terrain, j’essaie d’aider l’équipe qui est assez jeune. Je n’ai pas grand chose à faire, ils font déjà très bien les choses »a modestement décrit la personne concernée. Un leadership qui s’intègre parfaitement aux autres.
Akliouche, l’étincelle offensive
Quand Zakaria décrit l’équipe de Monaco comme « jeune »il pense, entre autres, à Maghnes Akliouche, 22 ans, devenu titulaire début 2024. « Il va mieux chaque jour, fait l’éloge de Zakaria. C’est un joueur différent par rapport au début de la saison dernière. Avant, il était un peu « gamin ». Il a mûri. Dans son jeu, il fait souvent les bons choix. C’est vraiment un très, très grand joueur. Kehrer est d’accord : « C’est un gars humble qui travaille dur. »
Positionné sur l’aile droite, Akliouche fait le lien entre le milieu de terrain et l’attaque. Il apporte cette étincelle, cette différence avec le ballon et cette lecture du jeu dans les derniers mètres. « Quand je suis arrivé, on voyait que c’était un talent, mais quand on joue en position offensive, il faut avoir du numéro »a souligné Hütter. Ce à quoi répond le gaucher : 4 buts et 4 passes décisives cette saison. Personne ne fait mieux chez ASM.
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Lors d’un choc entre équipes de Ligue des Champions face à Brest vendredi dernier, Akliouche a inscrit un doublé (victoire 3-2). De quoi lui valoir le qualificatif de« exemple » par son entraîneur, et même « acteur international ». Ce qu’il n’est pas… encore. Médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Paris 2024, le natif de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) est un cadre des Bleuets. Au rythme où évoluent Monaco et lui, Didier Deschamps devra bientôt le considérer comme une option.