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Katarzyna Niewiadoma remporte le Tour de France féminin avec quatre secondes d’avance sur Demi Vollering

La Polonaise Katarzyna Niewiadoma a remporté le Tour de France Femmes dimanche 18 août 2024.

Tout semblait écrit d’avance. Du départ à Rotterdam, aux Pays-Bas, à cette arrivée au sommet de l’Alpe d’Huez (Isère), la « montagne des Hollandaises » où se regroupent traditionnellement les grappes de supporters orange du Tour de France. Depuis sa renaissance, l’édition féminine de la Grande Boucle a toujours vu une Néerlandaise remporter le classement général : Annemiek van Vleuten en 2022, puis Demi Vollering l’an dernier.

La coureuse de 27 ans était la grande favorite pour lui succéder. Après tout, elle domine les courses par étapes auxquelles elle a participé depuis le début de la saison. Ce n’est donc pas une grande surprise qu’elle a bouclé dimanche 18 août les vingt et un virages redoutables de l’emblématique montée en vainqueur de la dernière journée de l’épreuve. Une fois le pied posé à terre, ses larmes n’exprimaient pas la joie : pour quatre secondes, la Néerlandaise a vu le maillot jaune lui échapper au profit de Katarzyna Niewiadoma.

Habituée des places d’honneur et des podiums – elle avait terminé troisième des deux derniers Tours de France –, la coureuse polonaise s’est cette fois assurée la plus haute marche du podium au prix d’un duel de longue haleine. Rapidement distancée par Demi Vollering et sa compatriote Pauliena Rooijakkers, Katarzyna Niewiadoma savait que la victoire d’étape n’était pas la priorité, mais qu’elle ne devait pas concéder plus d’une minute et cinq secondes pour espérer conserver son précieux maillot jaune.

« Des portes se ferment, d’autres s’ouvrent »

La mission a longtemps semblé impossible. Les deux Néerlandaises se sont échappées à 53 kilomètres de l’arrivée et l’écart n’a cessé de se creuser. « J’ai passé un très mauvais moment sur le Glandon (l’avant-dernière montée de la journée)physiquement et mentalement, a expliqué la Polonaise sur la ligne d’arrivée, au micro de l’organisateur. Ensuite j’ai réussi à me remobiliser dans la descente, j’ai mangé, je me suis réhydraté, j’ai réussi à me reconstruire et à reprendre confiance en moi.

A un moment, elle a pourtant pratiquement perdu la tête du classement général. Alors qu’elle poussait seule les pédales, Demi Vollering et Pauliena Rooijakkers se sont alliées en tête de la course et se sont relayées. Même si la lutte n’était pas très équilibrée, elle a finalement tourné en faveur de l’outsider dans une arrivée d’étape qu’elle a avoué, « détesté ». « J’ai dû jouer intelligemment et vraiment tout donner dans les cinq derniers kilomètres et j’avais peur de perdre, mais je savais que j’en étais capable »a déclaré le coureur de l’équipe Canyon-SRAM Racing.

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Certaines langues malveillantes diront que son maillot jaune est autant dû à sa combativité qu’à la chute de Demi Vollering dans le final de la cinquième étape, qui lui a coûté près de deux minutes au classement. Des portes se ferment, d’autres s’ouvrent. Je ne souhaite jamais de malchance aux autres. Mais ce sont des faits de course, cela peut arriver. »a préféré philosopher Katarzyna Niewiadoma.

Victoire après la famine

Cette consécration récompense surtout la régularité de celle qui a joué placée toute la semaine, sans décrocher le moindre succès d’étape. Elle illustre aussi assez bien une carrière qui s’est longtemps résumée à une disette de victoires. Le 21 avril 2019, la Polonaise remportait l’Amstel Gold Race. Après ? Elle assistait, course après course, au triomphe d’une autre. Jusqu’en octobre 2023 où elle remportait les championnats du monde de gravel, avant de lever à nouveau les bras sur la route, lors de la Flèche Wallone – l’une des courses d’un jour les plus prestigieuses du calendrier cycliste – en avril de cette année.

Sur le podium du Tour de France, elle est enfin accompagnée de Demi Vollering et Pauliena Rooijakkers, le duo qui lui a mené la vie dure toute la journée. Le mano a mano entre les trois coureuses, qui se situent à dix secondes l’une de l’autre au classement général à l’arrivée, a forcément focalisé l’attention dans les Alpes, rappelant à certains égards ce face-à-face mythique entre le Français Laurent Fignon et l’Américain Greg Lemond sur la Grande Boucle de 1989, qui s’était soldé par la victoire de ce dernier pour seulement huit secondes.

Dimanche, Katarzyna Niewiadoma n’était pas la seule à sourire en concluant cette troisième édition. Vainqueuse la veille au Grand-Bornand (Haute-Savoie) et toujours à l’attaque au départ de l’étape du jour, la Belge Justine Ghekiere repart avec le maillot à pois de meilleure grimpeuse, tandis que la vétérante Marianne Vos, 37 ans, termine avec le maillot vert de meilleure sprinteuse pour la deuxième fois après 2022. A l’autre bout de la pyramide des âges, la Néerlandaise Puck Pieterse célèbre la fin de son premier Tour de France avec un maillot de meilleure jeune, décerné au premier coureur de moins de 23 ans au classement général.

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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