Kat Torres, célèbre influenceuse brésilienne, condamnée à huit ans de prison pour trafic d’êtres humains et esclavage

Mannequin et influenceuse célèbre considérée comme une véritable gourou, Katiuscia Torres Soares, plus connue sous le nom de Kat Torres, vient d’être condamnée à huit ans de prison pour trafic d’êtres humains et esclavage. De nombreuses femmes ont déclaré avoir été escroquées ou exploitées par cette Brésilienne de 31 ans, dont deux jeunes Brésiliennes disparues en 2022, révèle une enquête de la BBC.

Après avoir débuté une carrière dans le mannequinat au début des années 2010, notamment chez Elite Model Management à Paris, Kat Torres est devenue influenceuse bien-être et a promis « amour, argent et estime de soi » à ses nombreux abonnés. Elle leur a proposé des séances d’hypnose, de méditation, des conseils sur leurs relations ou encore des exercices physiques. Elle affirme même pouvoir résoudre n’importe lequel de leurs problèmes grâce à des séances à 150 dollars.

Cette dernière dit avoir été attirée par la trajectoire de Kat Torres, des favelas brésiliennes aux catwalks internationaux, en passant par de nombreuses soirées jet-set hollywoodiennes, passées notamment aux côtés de Leonardo Di Caprio, avec qui elle affirme avoir eu une relation.

Urine de chat, prostitution et extorsion

Lorsqu’Ana a déménagé à New York pour la rejoindre en 2019, elle n’a pas reconnu l’appartement de l’influenceuse et a été surprise par le désordre, la saleté et l’odeur à l’intérieur. De plus, Ana devait être à la disposition de Kat à tout moment et dormait sur un canapé couvert d’urine de chat, sans jamais être payée. Elle a rapidement compris qu’elle était son esclave et a réussi à s’échapper au bout de trois mois.

Trois ans plus tard, en 2022, alors que Kat est mariée et vit à Austin, au Texas, elle recrute trois femmes pour vivre avec elle. Parmi elles, Desirrê et Letícia, qui finiront par disparaître et être recherchées par le FBI. Entre strip-tease et prostitution, les deux femmes doivent verser tous leurs revenus à l’ex-mannequin et dormir dans la rue si elles n’atteignent pas le quota fixé par elle.

De plus, les jeunes femmes n’avaient pas le droit de parler entre elles et devaient demander la permission à leur maîtresse, qu’elles croyaient dotée de pouvoirs spirituels, pour quitter leur chambre ou aller aux toilettes.

Plus de 20 femmes l’accusent

Sans nouvelles depuis plusieurs mois, les familles des victimes se sont inquiétées et ont lancé un appel sur les réseaux sociaux pour tenter de les retrouver. Les médias se sont alors intéressés à cette histoire et Ana, la première « prisonnière » de Katiuscia, a rapidement fait le lien entre son histoire et celle des deux fillettes. Elle a contacté les autorités, notamment le FBI.

Les profils de Desirrê et Letícia finissent par apparaître sur des sites d’escorte et de prostitution, confirmant les soupçons d’exploitation sexuelle. Après des semaines de clandestinité, la police parvient à convaincre les trois femmes de se rendre au commissariat en novembre 2022 pour un contrôle. À l’issue de la rencontre, les policiers détectent des signaux inquiétants tels qu’une méfiance envers la police, des signes d’isolement et une certaine réticence à parler sans l’autorisation de leur bourreau.

Le mois suivant, les deux victimes ont été rapatriées en toute sécurité des États-Unis au Brésil, tandis que Kat Torres a été expulsée vers le Brésil, où elle a été arrêtée pour trafic d’êtres humains. Au total, plus de 20 femmes ont accusé l’influenceuse d’exploitation et de fraude. Selon la BBC, qui s’est entretenue avec nombre d’entre elles, beaucoup suivent encore une thérapie psychiatrique pour se remettre du traitement auquel elles ont été soumises.