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Karaté et softball : des sports chers aux Québécois disparus pour les Jeux cette année


Cette semaine débutent à Paris les Jeux Olympiques, fête universelle du sport, à l’exception des pratiquants de certaines disciplines qui n’ont pas été retenues pour cette édition.

Les meilleurs athlètes de karaté, de softball et de baseball regarderont ces JO depuis chez eux, puisque contrairement à 2021, ils ne sont pas les bienvenus en France.

Les raisons invoquées par le président des Jeux de Paris, Tony Estanguet, restent floues pour plusieurs, mais le comité d’organisation avait des choix à faire. Certes, ceux-ci sont déchirants, mais tout le monde promet de revenir plus fort, notamment à Québec.

Le karaté perd son combat

Commençons ce tour d’horizon par la disparition la plus inexpliquée, qui est aussi celle qui fait le plus mal. Après ses débuts à Tokyo, le karaté a déjà été mis au placard.

Cette année, l’espoir était permis pour les athlètes de la province, qui n’avaient pas pu se qualifier pour la compétition au Japon.

« Je vais parler au nom de plusieurs karatékas : c’était une énorme déception. On a vu une vague de déception quand on l’a appris, presque au lendemain des Jeux de 2021. On savait que le karaté ne reviendrait pas et que c’était assez définitif », a expliqué au téléphone la vice-présidente de Karaté Québec, Daphné Trahan-Perreault.

Cet art martial était un choix logique pour le Japon pour ses Jeux, mais le Comité international olympique n’a pas jugé utile de maintenir les épreuves de kumite (combat) et de kata (enchaînement chorégraphique) au programme.

« C’était un peu une surprise, car on sait que les sports annexes s’inspirent fortement du pays hôte. Le karaté est un sport très fort en France. Ils ont une équipe solide de karatékas. Même leur porte-drapeau à la cérémonie de clôture à Tokyo était un karatéka », a rappelé Trahan-Perreault.

Steven Da Costa a été l’heureux élu en remportant l’or dans la catégorie des moins de 67 kg devant le Turc Eray Samdan. Trois ans plus tard, il ne pourra même pas défendre son titre.


Karaté et softball : des sports chers aux Québécois disparus pour les Jeux cette année

Oscar Gonzalez/WENN.com

Le Québec était prêt

Même si la pilule était difficile à avaler, les karatékas de la province ont retroussé leurs manches et les espoirs de médaille étaient bel et bien possibles, particulièrement chez les femmes.

« Nous avons deux championnes panaméricaines – Hana Furumoto-Deshaies et Yamina Lahyanssa – qui viennent de remporter des titres. Elles auraient pu se qualifier, car elles sont très bien classées au monde », a décrit Trahan-Perreault, membre de l’équipe nationale canadienne depuis 2004.

Les karatékas auraient aimé avoir une seconde chance, même si leur sport a été décrit un temps comme « manquant de valeur de divertissement et de capacité à attirer un public plus jeune ». Pourtant, quatre millions de Français ont suivi le triomphe historique de Da Costa à la télévision, selon les médias du pays.

« Les arts martiaux ont une grande visibilité. On n’a qu’à penser à l’UFC. (…) Mais le karaté est moins connu comme sport. En le présentant une seule fois, je ne pense pas qu’on puisse vraiment mesurer l’intérêt des gens. Le fait d’avoir eu au moins une deuxième année nous aurait aidés », a martelé Daphné Trahan-Perreault.

« À un moment donné, il faut l’accepter, car on ne peut plus rien changer une fois que la décision est prise. On n’était pas contents de ce dénouement », a rappelé le représentant de Karaté Québec.

Une pause bienvenue pour le softball

Moins développés en Europe qu’ailleurs, les sports de balle comme le softball et le baseball ne seront pas présents à Paris. De ce côté-là, les acteurs du milieu ne sont pas surpris, et c’est vers 2028 que tous les regards sont rivés.

« Ce n’est pas nécessairement une surprise, a reconnu Diego La Manna de Softball Québec. Au Québec comme à l’international, le softball et le baseball ne sont pas des sports permanents. On n’est pas surpris. Il faut se battre à chaque fois et c’est la même chose pour les Jeux du Québec. »

Cette bataille est un bon exemple des montagnes russes vécues par le softball aux Jeux olympiques. Présent de 1996 à 2008, puis absent à Londres et Rio, le softball est revenu à Tokyo… pour disparaître à nouveau.

« Il y a de grandes régions où ce sport est très populaire : évidemment les Amériques, mais il se développe en Europe et il est très populaire aux États-Unis et en Asie », a expliqué La Manna.

« C’est un sport qui est présent en France et en Europe. J’y suis allé l’année dernière pour les Championnats d’Europe, car je suis aussi arbitre international de softball, et c’est un sport bien implanté en Italie et dans certaines régions de France. En revanche, ce n’est pas un sport mondial comme ici », a-t-il poursuivi.

Evidemment, le manque d’infrastructures de qualité pour ce sport en France n’aide pas, mais c’est avec de la visibilité que la discipline pourra se développer.

Un brillant avenir

Le Canada fait habituellement bonne figure dans cette épreuve féminine aux Jeux olympiques. L’unifolié a remporté la médaille de bronze à Tokyo avec une équipe composée principalement d’athlètes de la Colombie-Britannique et de l’Ontario.

Selon La Manna, cela fait 20 ans qu’une Québécoise n’a pas fait partie de l’équipe nationale, mais ça va changer. Dans quatre ans à Los Angeles, ce sera une toute autre histoire. On n’a qu’à penser à Léa Chevrier et à sa fiche parfaite de 23-0 sur le monticule du Florida SouthWestern College.


Karaté et softball : des sports chers aux Québécois disparus aux Jeux cette année

Photo fournie par Softball Québec

« Pour 2028, ça s’annonce très bien pour nous. On a des jeunes qui se taillent une place dans l’équipe junior, qui iront bientôt à la Coupe du monde et qui ont participé aux qualifications panaméricaines. La nouvelle génération se démarque vraiment, ce qu’on ne voyait pas avant », a assuré la membre de Softball Québec, qui estime qu’une quinzaine de Québécoises aiguisent leurs armes dans les établissements américains.

Partir pour mieux revenir

Puisqu’il est régi par la même organisation que le softball, le baseball aura aussi son tour en 2024. Par contre, une grande fête est déjà prévue en Californie pour le prochain cycle.

Le commissaire de la Ligue majeure, Rob Manfred, a récemment ouvert la porte à la participation de joueurs réguliers du circuit aux Jeux olympiques, ce qui serait une première.


Karaté et softball : des sports chers aux Québécois disparus pour les Jeux cette année

Getty Images via AFP

« Nous savons tous qu’à Paris, ils ne construiront probablement pas de stade de baseball. Mais quand vous êtes à Los Angeles, vous devez penser à cette opportunité », a-t-il déclaré lors du match des étoiles.

Le baseball figure au programme des mêmes Jeux que le softball depuis 1996, mais son histoire est bien plus riche. Entre 1900 et 1992, ce sport a été présent aux JO 12 fois sur 21.

En 2021, le Japon a remporté la médaille d’or, devant les États-Unis et la République dominicaine. Le Canada n’a pas participé au tournoi.

Autres changements

Une discipline moins connue, mais dont la complexité la rend intéressante, est la marche athlétique (ou marche rapide). A Paris, le 50 km masculin a été supprimé pour laisser place à une épreuve de relais mixte qui se disputera sur une distance marathon (42,2 km).

Rassurez-vous, vous pourrez retrouver les meilleurs marchands de vitesse de la planète, comme à Tokyo. La course la plus longue avait donné lieu à d’excellents derniers mètres et à une véritable remontée du Canadien Evan Dunfee pour la médaille de bronze.


Karaté et softball : des sports chers aux Québécois disparus aux Jeux cette année

AFP

En haltérophilie, quatre catégories ont été éliminées, portant le total à 10. Cela signifie également que le nombre de participants a été réduit de 76, pour un total de 120 athlètes.

En canoë, deux épreuves de sprint ont été remplacées par deux épreuves de slalom, et en escalade, il y aura deux épreuves au lieu d’une, soit la vitesse et le combiné (bloc et vitesse).

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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