Depuis la publication d’un sondage en sa faveur dans le New York TimesLe 8 octobre, les médias de gauche s’enthousiasmaient devant la légère avance de la candidate démocrate sur sa rivale républicaine dans la course à la Maison Blanche. C’était sans compter l’interview » orageux » dès ce 16 octobre sur le plateau de la chaîne conservatrice Fox Nouvellesce qui pourrait bien faire perdre cette avance à Kamala Harris : 7,1 millions de téléspectateurs américains l’ont vue en difficulté face au journaliste Bret Baier.
L’enthousiasme médiatique contraint à se calmer
Le 8 octobre, un sondage publié par le New York Times a donné à la vice-présidente Kamala Harris 49% des intentions de vote, devant son adversaire républicain, crédité de 46%. Un exploit de sa part, 9 % des électeurs républicains l’ont soutenue. Son équipe considérait qu’elle disposait d’un potentiel encore plus important chez les républicains anti-Trump.
L’enthousiasme n’a été que de courte durée, la candidate – qui a officiellement lancé sa campagne présidentielle en août – a pris des risques en franchissant le seuil d’un média ouvertement favorable au candidat républicain mais avec très peu de précautions.
En effet, l’entretien de trente minutes se transforme vite en débat entre un présentateur qui confronte la démocrate aux résultats de son mandat et un candidat offensant qui utilise chaque sujet comme prétexte pour faire juger Trump. Un Donald Trump qu’elle qualifie d’instable et qu’elle qualifie d’inapte à gouverner. Face à un public différent de celui auquel elle est habituée, Kamala Harris perd pied.
Une tentative de reconquête ratée
Elle entendait cependant compenser son absence médiatique et gagner en popularité auprès des électeurs potentiels de Donald Trump, issus du camp républicain, encore hésitants à donner à nouveau leurs voix à l’ancien président. Alors que cette dernière cumulait, fin septembre, un total de 72 apparitions médiatiques, celles de la démocrate ont été rares, avec 7 interviews et conférences de presse, dont seulement trois où elle était physiquement présente.
Face à l’hôte Bret Baier sur Fox Nouvelles était donc pour elle une aubaine et – on peut au moins lui accorder – l’occasion d’une démonstration de courage. Mais cela lui a manqué. Trop offensante, trop évasive, supposant rompre avec le gouvernement de Joe Biden si elle devenait présidente, même si elle l’avait déclaré, quelques jours auparavant sur les ondes deabcJe n’ai rien à dire sur les résultats des quatre dernières années… Les Américains ont vu une Kamala Harris pas encore habituée à parler à l’opinion conservatrice.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Si la vice-présidente conserve sa légère avance sur Donald Trump, ce dernier accélère ; les derniers sondages datés du 16 octobre montrent ses intentions de vote à 46,1%, contre 48,5% pour Kamala Harris. Tout se joue dans dix États pour lesquels les deux candidats se disputent encore, et rien n’est réglé. Mais donner à Trump l’opportunité de revenir est une erreur stratégique de la part de Kamala Harris. Qu’elle pourrait payer très cher.