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Kamala Harris attaque Donald Trump en le qualifiant d’«architecte» du recul du droit à l’avortement

Kamala Harris a directement critiqué Donald Trump vendredi, le qualifiant d’«architecte» du recul du droit à l’avortement et des tragédies qui en ont résulté, alors que les Américains de plusieurs États ont commencé à voter par anticipation. En rassemblement en Géorgie et dans le Wisconsin, deux États clés de cette élection, la vice-présidente a promis de défendre l’avortement, qui est sévèrement restreint dans de nombreuses régions du pays depuis une décision de la Cour suprême en 2022.

La démocrate martèle cet argument à 46 jours d’un scrutin qui, selon les experts, devrait être marqué par une divergence record entre le vote féminin, qui lui est plutôt favorable, et le vote masculin, davantage orienté vers le républicain Donald Trump. « Une femme sur trois en Amérique vit dans un Etat où l’avortement est interdit à cause de Trump », a dénoncé Kamala Harris lors d’un meeting à Atlanta.

« Les femmes doivent-elles attendre d’être au bord de la mort avant d’agir ? »

« Il s’agit d’une crise sanitaire et Donald Trump est l’architecte de cette crise », a-t-elle attaqué, rappelant que l’ancien président républicain s’était dit « fier » d’avoir nommé les juges conservateurs qui ont permis le redressement de la plus haute juridiction américaine. Une attaque répétée presque mot pour mot quelques heures plus tard lors d’un rassemblement à Madison.

Kamala Harris a critiqué ses adversaires républicains comme des « hypocrites » qui « prétendent vous parler de ce qui est dans le meilleur intérêt des femmes et des enfants », alors qu’ils « négligent » les problèmes de mortalité périnatale ou d’accès aux soins pour les femmes enceintes et les mères. Sur un ton grave, la candidate a rappelé le sort d’Amber Thurman, 28 ans, qui a développé des complications rares après avoir pris une pilule abortive et qui est décédée en août 2022 en Géorgie, faute d’avoir reçu de traitement à temps.

Selon un rapport du site ProPublica, une commission officielle de cet Etat a jugé que sa mort, « évitable », avait été causée par un retard dans la réalisation de l’intervention qui aurait pu la sauver et que ce retard était le résultat de l’adoption d’une loi criminalisant l’intervention en question, un curetage de l’utérus. Kamala Harris a fait scander le nom d’Amber Thurman à la foule et a fustigé « le jugement insupportable » porté sur les femmes qui demandent un avortement, « qui se sentent comme des criminelles ». Les femmes « devraient-elles attendre d’être au bord de la mort avant d’agir ? Personne ne veut ça », a-t-elle dénoncé à Madison.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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