Kamala Harris a-t-elle falsifié des articles d’actualité pour ses publicités Google ?

L’équipe de campagne de Kamala Harris a été critiquée par Donald Trump et de nombreux médias pour avoir modifié les titres et les descriptions des articles de presse dans les publicités diffusées sur Google. Ces changements les ont rendus plus favorables à la vice-présidente, rapporte le site d’information en ligne Fast Company. Un autre site, Axios, a constaté que depuis le 3 août 2024, près d’une dizaine de médias avaient été piratés de cette manière.

Dans le cadre de sa campagne, l’équipe du candidat démocrate a pris l’habitude de modifier les titres des articles de presse qu’elle sponsorise pour remonter dans les classements Google. Par exemple, elle a rebaptisé un article de l’Associated Press afin que les phrases soient plus claires. « La vision économique du vice-président Harris –« Réduire les coûts et augmenter les salaires »et ajouté la description suivante : « Un avenir où chacun a la possibilité non seulement de s’en sortir, mais aussi de progresser. » Il est à noter que si le titre est adapté favorablement, le contenu des articles n’est pas modifié.

Interrogés par le quotidien national USA Today, les médias concernés ont expliqué qu’ils n’étaient pas au courant de l’utilisation de leur contenu dans ces publicités et ont exprimé leur inquiétude quant à cette façon de faire. Un porte-parole de l’Associated Press a déclaré que l’agence « n’était pas au courant de cette pratique et ne permettrait pas que ces publicités soient affichées sur (son) site Web. » Certains médias, comme le journal britannique The Guardian, ont indiqué qu’ils demanderaient des explications à Google.

Une méthode légale mais immorale ?

L’ancien président Donald Trump, dont l’équipe de campagne n’utilise pas de telles méthodes, en a profité pour critiquer son rival démocrate, ainsi que Google. Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, il a remis en cause la légalité de cette pratique.

https://twitter.com/TrumpDailyPosts/status/1823725832793440376?ref_src=twsrc%5Etfw

Donald Trump peut être assuré que cette méthode est légale et ne viole pas les conditions d’utilisation de Google, dont un porte-parole a expliqué que :« Il est assez courant que les annonceurs créent des liens vers des sites externes ou les citent, y compris des sites d’information, dans leurs publicités. » Selon le Centre de transparence des publicités politiques de Google, ces publicités ont été utilisées lors de campagnes précédentes, notamment par d’éminents républicains comme Brian Kemp pour le poste de gouverneur et Rodney Davis pour le poste de Congrès.

Cette stratégie soulève néanmoins des questions éthiques. Bien que les publicités soient marquées « sponsorisées » et incluent la mention « payées par », les utilisateurs ne se rendent peut-être pas compte que le texte associé aux publicités est rédigé par l’équipe de campagne de Harris et non par les médias eux-mêmes. Facebook, pour sa part, a interdit aux annonceurs de modifier le texte des publicités similaires qui renvoient vers des médias en 2017.