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Kaïs Saïed dépose sa candidature à la présidence, alors que celle de ses rivaux potentiels est entravée

Kaïs Saïed dépose sa candidature à la présidence, alors que celle de ses rivaux potentiels est entravée
Le président tunisien Kaïs Saïed lors d'une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping à Pékin, le 31 mai 2024.

Le président tunisien Kaïs Saïed, démocratiquement élu en 2019, a officiellement présenté lundi 5 août sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 6 octobre. M. Saïed, 66 ans, a déclaré aux journalistes à Tunis que sa candidature s’inscrivait dans le cadre d’un « guerre de libération et d’autodétermination » visant à « établir une nouvelle république ».

Pour ses rivaux potentiels, le chemin vers la présidentielle risque toutefois d’être semé d’embûches. Les critères d’acceptation sont draconiens : il faut le parrainage de dix parlementaires ou de 40 présidents de collectivités locales – largement favorables à M. Saïed – ou encore 10 000 électeurs ayant au moins 500 signatures par circonscription, un chiffre difficile à réunir selon les experts.

En outre, plusieurs candidats potentiels sont soit incarcérés, soit poursuivis en justice. Le président s’est emparé de tous les pouvoirs depuis son coup d’État de juillet 2021, lorsque, après plusieurs mois de blocage politique, il a limogé le Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre. Mais M. Saied a nié que son gouvernement réprime les voix critiques, affirmant que « la loi s’applique à tous de manière égale » et qu’il n’y avait aucune restriction.

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L’opposante Abir Moussi condamnée à deux ans de prison

Sa candidature a été présentée deux jours après celle, par l’intermédiaire de ses avocats, d’Abir Moussi, une critique virulente du président emprisonnée depuis octobre. Elle a été condamnée lundi soir à deux ans de prison en vertu du « décret 54 », instauré en 2022 par le président Saïed pour lutter contre la corruption. « fausses nouvelles »L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a déposé plainte en février contre l’opposante après qu’elle a publiquement critiqué l’institution alors que la Tunisie entrait dans sa période présidentielle.

Mmoi Moussi, une ancienne députée de 49 ans, a été arrêtée le 3 octobre devant le palais présidentiel à Carthage, alors qu’elle était venue, selon son parti, déposer des recours contre des décrets de M. Saied. Si sa condamnation est confirmée en appel ou après d’autres procédures, elle sera officiellement exclue de la course, les candidats étant tenus d’avoir un casier judiciaire vierge.

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Elle fait l’objet d’autres accusations graves, dont une pour « attentat visant à changer la forme de gouvernement », soupçonnée d’avoir voulu rétablir un régime similaire à celui de Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du « Printemps arabe ».

Demandes de divulgation de casier judiciaire rejetées

Trois candidats potentiels ont également affirmé lundi soir que les autorités avaient rejeté leurs demandes de présentation de leur casier judiciaire, alors qu’il s’agit d’un document exigé pour toute personne souhaitant déposer sa candidature avant la date limite du 6 août.

L’ancien ministre Mondher Zenaïdi a déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook que « L’autorité travaillant sous les instructions de Saied a refusé de lui communiquer son casier judiciaire. »

L’amiral à la retraite Kamel Akrout a également déclaré sur Facebook que les autorités  » né (pourrait) livre-le (son) Dossier criminel «  parce que le  » profession «  sur sa carte d’identité était « dépassé ». « L’autorité en place a décidé d’exclure toute voix opposée » Et « évoluer vers un système non démocratique qui rejette le pluralisme et l’alternance pacifique du pouvoir »M. Akrout l’a répété.

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Le rappeur devenu homme d’affaires Karim Gharbi, plus connu sous son nom de scène K2Rhym, a été condamné lundi soir à huit mois de prison. Il avait auparavant publié une vidéo sur Facebook dans laquelle il montre une lettre qui n’explique pas les raisons du rejet de sa demande d’inscription au casier judiciaire.

Amnesty dénonce les « détentions arbitraires »

La semaine dernière, quatre femmes travaillant pour lui ont été condamnées à des peines de prison allant de deux à quatre ans pour avoir acheté des parrainages, et trois collaborateurs de Nizar Chaari, propriétaire d’un site d’information, ont été placés en détention sur la base des mêmes soupçons, catégoriquement démentis par le candidat.

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La semaine dernière, une trentaine d’ONG dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme ont fustigé « arrestations arbitraires » des candidats, une autorité électorale ayant « a perdu son indépendance » Et « une monopolisation de l’espace public » avec « l’utilisation des ressources de l’État pour favoriser un candidat au détriment des autres ».

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Fin juillet, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a déclaré : «Alarmé par le recul extrême des droits» dans le berceau du « Printemps arabe ». Au début de la campagne, elle « La répression gouvernementale observée alimente la peur au lieu des débats animés d’une scène politique pluraliste »dénonçant la « détentions arbitraires » des opposants, le « restrictions et poursuites » contre certains candidats et l’emprisonnement de journalistes.

Le Monde avec l’AFP

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