Lolita C., une « revenante » française revenue de Syrie en août 2021 et déjà poursuivie en France pour des délits terroristes, est désormais également mise en examen pour génocide contre la minorité yézidie, a indiqué vendredi le parquet national antiterroriste.
Esclavage
A l’issue d’un interrogatoire mardi par un juge d’instruction, le suspect a également été mis en examen pour complicité de génocide, crimes contre l’humanité et complicité, a indiqué le Pnat.
Cette Française, âgée de 35 ans, est notamment soupçonnée d’avoir, en 2017, réduit en esclavage un enfant yézidi, selon deux sources proches du dossier. Son avocat Louis Heloun n’a pas souhaité faire de commentaire.
Devant le juge d’instruction, Lolita C. a « fermement contesté » les accusations, selon deux sources proches du dossier. Selon l’une de ces sources, la défense a plaidé la « contrainte ».
« Documenter ces crimes »
Selon le Pnat, Lolita C. est la « troisième femme » parmi les « fantômes » déjà poursuivis en France pour des délits de terrorisme à être mise en examen pour ces chefs de génocide et crimes contre l’humanité, passibles des assises en France.
La première femme avait été inculpée « dès 2022 », précise l’une des sources proches du dossier.
S’ensuit une deuxième mise en examen : celle de Sonia M., autre « fantôme » venue de Syrie et ex-épouse d’un émir du groupe État islamique (EI), contre laquelle le parquet antiterroriste a requis un procès début mai.
Fin 2016, une enquête préliminaire dite « structurelle » a été ouverte pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Irak et en Syrie depuis 2012 « au détriment des minorités ethniques et religieuses », a expliqué l’Agence nationale antiterroriste. Parquet fin avril. (Pnat).
« L’objectif est de documenter ces crimes et d’identifier les auteurs français appartenant à l’organisation Etat islamique », a ajouté le procureur de la République.