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« Justice sera rendue, je ne suis pas en colère », témoigne Christian Lantenois avant le procès de ses agresseurs présumés

L’ancien journaliste de « L’Union » a été violemment agressé en 2021 dans le quartier de la Croix-Rouge, alors qu’il couvrait une rixe entre deux bandes rivales.

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Le photojournaliste Christian Lantenois, le 27 septembre 2024 à Reims (Marne). (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

« Je pense que justice sera rendue, je ne suis pas en colère », a témoigné l’ancien photojournaliste Christian Lantenois auprès de France Bleu Champagne-Ardenne, dimanche 29 septembre, avant l’ouverture, lundi, à Reims (Marne), du procès de ses agresseurs présumés. L’ancien journaliste de Le syndicat a été violemment agressé le 27 février 2021, dans le quartier de la Croix-Rouge à Reims, alors qu’il couvrait une rixe entre deux bandes rivales. Son appareil photo a également été volé. Il a été laissé pour mort et est resté dans le coma pendant quatre semaines, avant de sortir de l’hôpital.

Plus de trois ans après les faits, Christian Lantenois garde toujours des séquelles physiques. « J’ai une paralysie faciale du côté droit. J’ai eu une fracture du rocher à l’oreille, donc j’ai moins d’audition, moins d’odorat aussi, mais pour moi, tout va bien »il explique. Une partie de son cerveau a également été touchée lors de l’attaque : « C’est la zone frontale, toute une partie qui concerne les réflexes et la concentration. » L’ancien journaliste explique qu’il n’a plus « initiatives personnelles ». En effet, son épouse, Jocelyne Lantenois, précise qu’il « ne fait plus rien seul » et qu’elle est « à l’initiative des choses »par exemple pour la douche ou le déjeuner.

Christian Lantenois ne travaille plus à Le syndicat. « La médecine du travail m’a mis à la retraite »il regrette. « J’avais l’habitude de sauter sur un fait divers ou une manifestation, c’était l’attrait du métier. » Ce procès devrait ouvrir les débats sur la liberté d’expression et le droit à l’information. « Quand les deux gangs viennent s’affronter, il y a un témoin qui est là, avec une caméra et un véhicule sérigraphié », » dit Me Gérard Chemla. « Ce témoignage devient insupportable car il faut pouvoir régler ses comptes dans la clandestinité, tout comme on vit sous terre » DONC « nous allons éliminer le témoin et attaquer la transparence et la révélation de la vérité »ajoute l’avocat. Selon lui, « C’est une façon de verrouiller la société. »

« Le procès doit punir ces personnes pour ce qu’ils ont fait à un homme et pour l’attaque dramatique qu’ils portent à notre liberté à tous. »

Gérard Chemla, avocat de Christian Lantenois

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Les deux prévenus sont désormais majeurs, mais l’un d’eux était mineur au moment des faits. C’est pourquoi le procès se tient à huis clos au tribunal pour enfants de la Marne. Le parquet ou l’accusé peuvent toutefois demander la levée de ce huis clos.. « En tant qu’avocat, je demanderai que les débats soient ouverts »» déclare l’avocat de la victime, Me Gérard Chemla, à France Bleu Champagne-Ardenne. « Juger en catimini l’agression d’un journaliste semble être un pied de nez à ce qui s’est passé. Tout le monde doit savoir et comprendre. »continue-t-il.

Le principal suspect, qui était majeur au moment des faits, est en détention provisoire. L’autre, qui était mineur, est sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait durer quatre jours.

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