Le vétéran du jihad français Peter Cherif a reconnu mardi lors de son procès à Paris, pour la première fois depuis son arrestation, avoir été l’un des geôliers de trois humanitaires français enlevés au Yémen en 2011. « Je reconnais les faits (…) Je suis le traducteur » qui a fait l’interface entre les otages et leurs ravisseurs yéménites d’Al-Qaïda, a déclaré d’une voix faible l’accusé qui, à l’ouverture de son procès devant la cour d’assises spéciale de Paris, avait affirmé ne pas reconnaître les faits qui lui étaient reprochés.
« Je regrette »
Les aveux de Peter Cherif, resté muet depuis le début de son procès, ont fait l’effet d’un coup de tonnerre au sein de la cour d’assises. « Je regrette d’avoir participé à tout cela », « je n’étais pas au courant du projet d’enlèvement » des humanitaires, a expliqué Peter Cherif debout dans son box. « C’était une situation compliquée pour moi », a-t-il assuré. « Si je n’avais pas été là, je suis convaincu que les conditions (de détention des otages) auraient été encore plus difficiles », s’est-il justifié.
Peter Cherif s’est exprimé juste après le témoignage d’une des ex-otages, Amélie (un nom d’emprunt), qui avait déclaré au tribunal que Peter Cherif avait été l’un de ses ravisseurs. « J’ai le sentiment que, clairement, c’est cette personne (dans le box des accusés) qui était là » lors de notre détention, a déclaré Amélie, 45 ans, qui était l’une des trois humanitaires françaises de l’ONG lyonnaise Triangle Génération Humanitaire, enlevées pendant six mois au Yémen à partir de mai 2011 par Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA).
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