Justice familiale : les médias au cœur de la lutte des femmes pour l’égalité
Alors que le Maroc se prépare à adopter une deuxième réforme du code de la familleaprès celui de 2004, le principe de équité familiale est plus que jamais d’actualité. Car il s’agit de garantir les droits des individus, notamment des femmes et des enfants. Mais au-delà des lois, il faut reconnaître que l’engagement de tous les acteurs, notamment des médias, reste fondamental pour promouvoir et consacrer ce principe. C’est le point de vue défendu par Sidi Ahmed El Alamijournaliste et experte en politiques publiques, lors d’un atelier de formation organisé le 20 septembre à Casablanca sur le thème « Les médias et la justice familiale : rôles, influence, éthique ».
L’événement a été initié par le Centre international de diplomatie (ICD), en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID), Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Casablanca (ENCG), Association Jeunesse pour la Jeunesse (AJJ) et Association nationale d’assistance sociale au secteur judiciaire (ANASSJ). L’objectif de cet atelier était de « mettre en évidence l’importance du rôle des médias dans la promotion de la justice et de l’équité familiale », comme l’a expliqué le président de l’ICD, Karima Ghanemdans une déclaration donnée au journal « Le matin« .
Les médias face aux défis de l’influence
« En mettant en lumière des histoires inspirantes et témoignages de femmes « Pour ceux qui défendent leurs droits, les médias jouent un rôle clé dans la promotion de leur combat et dans la déconstruction des stéréotypes », souligne El Alami. Il a ajouté que cette responsabilité s’étend au choix réfléchi des titres et des images, qui peuvent influencer profondément les perceptions du public. M. El Alami est convaincu qu’en optant pour des contenus qui illustrent la diversité et la force des femmes, les médias favorisent un dialogue constructif et encouragent changements sociaux positif. Pour lui, l’engagement des médias à présenter des histoires authentiques et respectueuses est essentiel pour construire une société plus égalitaire et plus juste. L’expert note en outre que médias doit également faire face à l’impact souvent négatif de influenceurs sur les questions liées à l’évolution de la femme marocaineIl explique à ce propos que de nombreuses jeunes filles, en quête de modèles, imitent des comportements superficiels promus par certains « influenceurs », qui peuvent perturber leur parcours scolaire et leurs aspirations personnelles. « Cette glorification de l’apparence et statut social « Cela peut les détourner de questions essentielles, comme l’éducation et l’autonomie », prévient-il. M. Alami tient cependant à souligner que ce constat ne doit pas être généralisé, car certains influenceurs utilisent leurs plateformes pour partager des contenus enrichissants et respectueux, abordant des thèmes cruciaux tels que santé mentale et physique. « Ce type de contenu peut réellement inspirer un changement positif », dit-il.
Nécessité de la conjugaison des efforts de tous
Améliorer la situation des femmes et promouvoir une véritable équité familialeil est important que les efforts convergent entre les différents acteurs de la société. M. Alami estime que les médias, éducateursLE parents et les influenceurs ont tous un rôle à jouer à cet égard. « En travaillant ensemble pour diffuser des messages positifs et inclusifs, ils peuvent créer un environnement propice à le développement des jeunes filles et une meilleure compréhension des enjeux justice familiale« , explique-t-il. Et de préciser que les initiatives de conscienceLE programmes éducatifs et le soutien de la communauté doivent se rassembler pour encourager des modèles de réussite authentiques et constructifs. « Ce travail collectif est essentiel pour construire une société où chacun peut s’épanouir pleinement, sans être limité par des stéréotypes ou des pressions sociales néfastes », insiste-t-il.
Partant de la nécessité de conjuguer les efforts de tous, un réseau de networking a été créé à la fin de l’atelier de formationréunissant une trentaine de journalistes mobilisés pour promouvoir le rôle des femmes dans la société. Président du CID, Karima Ghanem, estime qu’il est de plus en plus urgent de doter les journalistes des outils nécessaires pour promouvoir un discours neutre et non discriminatoire. Cela contribuera, note-t-elle, à transformer la réalité des femmes et à construire un avenir où des notions telles que le respect dans le couple et l’équité familiale ne seront pas seulement des idéaux, mais des réalités quotidiennes.
lematin