Nouvelles locales

Juste à temps pour les JO, Macron inaugure le premier supermétro de la région parisienne

Après des mois de course contre la montre, le prolongement de la ligne 14 accueillera lundi ses premiers passagers, pour relier Saint-Denis, au nord de Paris, à l’aéroport d’Orly, un mois avant l’ouverture des Jeux olympiques.

Très impliqué dans les préparatifs de ce rendez-vous mondial, Emmanuel Macron prévoit d’assister à l’investiture, six jours avant le premier tour d’élections législatives très indécises provoquées par sa dissolution surprise de l’Assemblée. Comme Jacques Chirac en son temps lors de l’ouverture de la première section des 14, quelques mois après la Coupe du monde de football 1998.

Juste à temps pour les JO, Macron inaugure le premier supermétro de la région parisienne

Cette fois, les travaux arrivent à temps pour accueillir les millions de spectateurs des Jeux olympiques organisés dans la capitale du 26 juillet au 11 août.

«C’est une grande réussite» pour la RATP, maître d’œuvre principal du projet, s’est félicité le porte-parole du groupe public Jimmy Brun. « C’était ultra-complexe, avec une extension, une modernisation du système d’automatisation d’exploitation et le renouvellement du matériel roulant »il explique.

Avec 28 km de long, huit nouvelles gares et 11 communes traversées, la ligne 14 transportera un million de voyageurs par jour d’ici mi-2025, devenant ainsi la première « supermétro » originaire de la région parisienne.

Lors d’une visite début juin, le directeur du projet Stéphane Garreau a mentionné un « lien entre le réseau historique et le futur réseau du Grand Paris Express » grâce à ses connexions avec les lignes 15, 16, 17 et 18 en phase de construction.

Unique au monde

C’est aussi et surtout une ligne cruciale pour le bon déroulement des Jeux puisqu’elle desservira le village des athlètes, le Stade de France et le centre aquatique au nord, déchargeant les lignes B et D du RER et la ligne 13 du métro. Au sud, il rejoindra l’aéroport d’Orly en 25 minutes depuis Châtelet, au centre de Paris.

Pour livrer à temps, la RATP a dû mettre les bouchées doubles. Le chantier n’a quasiment jamais été interrompu pendant la pandémie de Covid-19 et a pu être achevé au prix de nombreuses fermetures de lignes le week-end, pendant les vacances scolaires ou en soirée.

Elle a fermé deux semaines pendant les vacances d’hiver pour migrer définitivement vers le nouveau système de pilotage automatique, puis une semaine en avril et cinq jours en mai pour relier les extensions à la ligne historique et démarrer la marche à sec.

Ces « interruptions de circulation » ont souvent été mal compris par les utilisateurs, selon Jimmy Brun, augmentant la pression sur les équipes.

Edgar Sée, ancien directeur du projet et désormais « M. J.O. » de la RATP, met en perspective : « moderniser et étendre une ligne en exploitation, avec si peu d’impact sur le service rendu, est unique au monde ».

260 000 habitants

Pour répondre à l’explosion prévisible de la fréquentation, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a dépensé 1,1 milliard d’euros pour acheter 72 nouveaux trains en cours de déploiement, dont une cinquantaine seront en service d’ici les JO.

L’extension aura coûté 3,5 milliards d’euros, entièrement financés par la Société des Grands Projets (SGP).

L’extension bénéficiera à 260 000 habitants au sud de Paris, dans le Val-de-Marne et l’Essonne, selon IDFM.

Du côté d’Orly, « 10% des salariés et voyageurs abandonneront immédiatement leur voiture au profit du métro » alors que jusqu’à présent « 90% des 28 000 salariés de la plateforme et 70% des passagers viennent en véhicule individuel », estime son directeur, le Le Groupe ADP, qui attend du transit dans la nouvelle gare « près de 100 000 passagers par jour ».

Le 14 « va simplifier les déplacements de millions de voyageurs et ajouter une option de mobilité pour nos salariés d’Orly »s’est réjoui Bertrand Godinot, directeur général France d’easyJet, qui lance une campagne publicitaire estivale sur le thème… du métro.

La ligne permettra de rejoindre d’autres lieux emblématiques du sud de l’Ile-de-France comme le marché de Rungis, la future Cité de la gastronomie qui doit ouvrir ses portes en 2028 ou encore la vallée scientifique de la Bièvre.

Après huit années de travaux, c’est l’un des grands chantiers de la RATP qui touche à sa fin, avant l’inauguration du tronçon sud de la future ligne 15 attendue fin 2025.

La RATP se tourne également vers un autre programme important : l’automatisation de la ligne 13, le réseau éternellement malade et surchargé, censée être achevée en 2035.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
Bouton retour en haut de la page