Il est assez surprenant de trouver, à travers l’un de ces « coïncidences objectives » peut-être, dont parlait André Breton et alors qu’il menait des recherches sur le surréalisme avec l’exposition qui vient de s’ouvrir au Centre Pompidou, une phrase qui résonne fortement aujourd’hui. « Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’en n’agissant pas, qui ne peut perdurer qu’en ne changeant pas, est vouée à disparaître de l’histoire. »
Son auteur : Léon Blum, devenu président du Conseil en 1936, dans un livre publié en 1945 et écrit en captivité, dans lequel il revient sur les années du Front populaire, né du ralliement de la gauche contre les ligues factieuses et d’extrême droite, et ses conquêtes sociales sans précédent.
Cela fait plus de cinquante jours et comme en écho qu’Emmanuel Macron, contrairement à la célèbre formule de Guépardil s’applique ainsi à ne rien changer pour que rien ne change. Tous ses efforts, ses fausses consultations et ses atermoiements n’ont qu’un seul but.
Trouver, pardonnez-nous l’expression, le schéma qui lui permettra de poursuivre toute sa politique au service de la classe dirigeante et d’une entreprise généralisée de régression sociale et de services publics, dont l’éducation nationale et la santé, pour ne citer qu’eux.
A l’approche de rendez-vous politiques essentiels, dont le vote du budget avec ses conséquences sur la vie de la nation et dans la vie quotidienne, celui qui se voulait jupitérien, maître des horloges, ne semble pas avoir compris qu’il était battu aux urnes et qu’il s’était piégé. La solution est pourtant à sa portée, dans le respect de l’esprit de la République et de la démocratie.
Le Nouveau Front populaire (NFP) a un programme, une femme déterminée comme Premier ministre à le mettre en œuvre sans compromis, tout en étant ouverte au débat et au compromis. Face à une menace de censure, les députés macronistes pourraient alors rappeler qu’un bon nombre d’entre eux doivent leur élection au retrait du NFP et qu’un front républicain peut aller au-delà d’une élection. En refusant jusqu’à présent de faire ce choix, Emmanuel Macron est dans une impasse et plonge le pays dans une véritable crise. Jusqu’à quand ?
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