Jusqu’à 60% de décès supplémentaires : pourquoi les Français sont les plus susceptibles de mourir d’un cancer en Europe
Dans un rapport publié ce lundi 13 mai, l’Organisation européenne du cancer alerte sur les chiffres français par rapport à ses voisins européens. On apprend notamment que le tabac provoque jusqu’à 60% de décès en plus en France que dans les autres pays…
L’Organisation européenne du cancer (ECO) publie une série de données inquiétantes concernant la France. Le nombre de victimes du cancer y est plus élevé qu’ailleurs en Europe. Pour des raisons bien identifiées.
Les ravages du tabac
La France fait partie des pays européens où les proportions de fumeurs sont les plus élevées, facteur de risque majeur pour de nombreux cancers. Environ 25 % de la population fume quotidiennement, contre une moyenne européenne de 18 %. L’ECO souligne que ce tabagisme excessif « tue plus de 48 000 Français chaque année, jusqu’à 60 % de plus que dans les autres pays européens ».
Le rôle des déserts médicaux
Un autre point d’alerte concerne l’accès aux soins : un tiers de la population vit dans un désert médical, touchant particulièrement les zones rurales et les populations âgées. Par ailleurs, la France compte 1,52 oncologues pour 100 000 habitants. C’est deux fois moins que la moyenne européenne (3,24).
Un dépistage moins efficace
Les taux de certains dépistages sont également plus faibles en France : alors que le taux de dépistage du cancer du sein est de 54 % en moyenne en Europe, il n’est que de 46,9 % en France. Il en va de même pour le cancer colorectal où le taux de participation au dépistage organisé est de 36 % en Europe contre 34,6 % en France.
Comment améliorer la situation
Face à ces statistiques, la ECO a lancé le Manifeste européen contre le cancer, qui comprend des objectifs clairs avant les élections européennes :
- Adopter un âge minimum de 21 ans pour la vente de tabac (« tabac 21 ») pour parvenir à une génération sans tabac d’ici 2040 ;
- Taxer les nouveaux produits du tabac et de la nicotine de la même manière que les cigarettes et augmenter les taux d’imposition sur les cigarettes et le tabac ;
- Développer un plan d’action européen pour le personnel de santé, comprenant des mesures contre la pénurie de professionnels en oncologie à travers l’Europe…
Des taux de survie élevés en France
Parmi les quelques points positifs, la France se distingue par ses taux de survie élevés pour plusieurs cancers importants. Par exemple, le taux de survie à 5 ans pour le cancer du sein est de 87 % (contre 83 % en moyenne en Europe), de 64 % pour le cancer colorectal (contre 60 %) et de 93 % pour le cancer de la prostate (contre 87 % ).