Jusqu’à 1,1 milliard d’économies : l’industrie pharmaceutique propose à la Sécurité sociale de rendre certains médicaments accessibles sans prescription médicale – 19/09/2024 à 16:06
Une autre fédération de l’industrie pharmaceutique a récemment évoqué cette possibilité, soulignant que 99 molécules étaient déjà vendues sans ordonnance dans d’autres pays européens.
(AFP / GERARD JULIEN)
La mesure pourrait permettre 1,1 milliard d’euros d’économies en 2025 : l’industrie pharmaceutique a proposé, jeudi 16 septembre, une révision du statut de certains médicaments du quotidien afin de les rendre disponibles sans prescription obligatoire. Il ne s’agit pas ici de les dérembourser, ces produits restant remboursés s’ils sont prescrits, sur le modèle du Doliprane (paracétamol).
« L’accès à une large gamme de médicaments sans prescription obligatoire » fait partie
une stratégie d’économies face aux « contraintes budgétaires qui pèsent sur la France et ses comptes sociaux »
« , a indiqué l’organisation professionnelle des entreprises pharmaceutiques (Leem) lors d’une conférence de presse.
La semaine dernière, la fédération des laboratoires spécialisés dans les produits de santé sans ordonnance (NéreS) avait déjà envisagé cette option, estimant que 99 molécules, déjà vendues sans ordonnance dans d’autres pays européens, pourraient être commercialisées en France, notamment
traitements des systèmes respiratoire, nerveux et digestif
.
Le Leem table dans sa proposition sur environ 300 millions d’euros d’économies potentielles, ciblant notamment les antifongiques (utilisés pour les mycoses) et les traitements contre la rhinite, a-t-il précisé. Selon l’industrie pharmaceutique, il est également possible de trouver 300 millions d’économies en redoublant d’efforts pour éviter le mésusage des médicaments. Et 500 millions d’euros de frais financiers pourraient être évités en
raccourcir les délais de paiement
par l’industrie pharmaceutique, des remises accordées à l’Assurance Maladie.
Inquiétude autour de la clause de sauvegarde
Alors que le monde de la santé attend fébrilement qu’un gouvernement sache quelles seront les décisions prises dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, le Leem réitère lui aussi ses revendications récurrentes, comme
« pour stopper la course excessive à la baisse des prix »
et « amorcer le déclin » de la « clause de sauvegarde ».
Cette clause permet à l’industrie de supporter l’excédent éventuel de consommation de médicaments prévu dans le budget de la Sécurité sociale. Le Leem demande notamment aux pouvoirs publics « que
la clause de sauvegarde ne dépasse pas le plafond de 1,6 milliard d’euros en 2024
comme ils s’y étaient engagés, et d’entamer son déclin à compter du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2025 (PLFSS).
« Cette trajectoire de baisse progressive (1 milliard d’euros en 2025, 750 millions d’euros en 2026) devrait conduire à une clause de sauvegarde plafonnée à 500 millions d’euros en 2027 », précise le syndicat de l’industrie pharmaceutique.
En 2015, cette clause, qui protège les comptes publics d’une augmentation imprévue des dépenses en médicaments, ne représentait
1% du chiffre d’affaires du secteur contre 6% actuellement
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