C’est la fin d’un suspense de plusieurs semaines qui a tenu en haleine tout l’écosystème : Julie Huguet devient la nouvelle directrice de la Mission French Tech. Elle succède à Clara Chappaz qui a rejoint le gouvernement comme secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
« Si j’ai voulu prendre en charge la mission French Tech, c’est parce que je suis convaincu de la force de notre écosystème »a déclaré le nouveau directeur de la Mission French Tech, lors de la soirée de rentrée organisée à Bercy. « Peu importe qui nous sommes, l’école que nous avons fréquentée ou notre sexe, il faut se dire qu’on peut créer de belles startups en France.»
Julie Huguet, peu connue du grand public jusqu’alors, s’est donc engagée pour un mandat de trois ans à la tête de la Mission. Entrepreneuse, elle fonde Coworkees en 2016, une startup qu’elle revend à Freelance.com en 2021. La jeune entreprise était une plateforme de recrutement et de gestion freelance. Après la vente de son entreprise, Julie Huguet reste chez Freelance.com en tant que Directrice des Ressources Humaines et de la Culture jusqu’en mars 2023.
Diriger la Mission French Tech n’est pas son premier engagement au service de l’écosystème : elle a été présidente de la French Tech Alpes de 2020 à 2023. Elle a également été nommée Chevalier de l’Ordre National du Mérite il y a quelques années. mois par Marina Ferrari, elle-même savoyarde.
Un mandat de trois ans à un moment charnière
Cette nomination intervient après un long processus de sélection. La French Tech a reçu près de 150 candidatures. Seule une douzaine a été sélectionnée pour comparaître devant un grand jury présidé par Thomas Courbe, directeur général des entreprises (DGE) et composé de représentants de l’ensemble de l’écosystème : investisseurs, prestataires de services, entrepreneurs, etc.
Si le bilan de Clara Chappaz à la tête de la French Tech, puis sa nomination au gouvernement, ont été salués par une large majorité au sein de l’écosystème, les défis qu’attend Julie Huguet durant ce mandat de trois ans sont de taille. Le nouveau directeur devra défendre les intérêts des startups dans un environnement politique incertain.
Certaines politiques de soutien pourraient être menacées, comme le Crédit Impôt Recherche. Par ailleurs, le contexte économique n’est toujours pas favorable aux startups. Si les levées de fonds semblent reprendre cet automne et sont dopées par des secteurs comme l’intelligence artificielle, les fonds de capital-risque pourraient avoir du mal à clôturer leurs nouveaux véhicules d’investissement. « Je vous invite à être plus résilients pour traverser les périodes d’incertitude et apporter des changements profonds »insiste Julie Huguet lors de sa première prise de parole.
Créer des ponts solides entre laboratoires de recherche et startups, rendre la technologie accessible à tous, attirer les investisseurs à Paris mais aussi dans toute la région, renforcer les liens entre startups, grands groupes et administrations, tels sont quelques-uns des objectifs que se fixe Julie Huguet. , qui sera rattachée à la DGE et à son directeur Thomas Courbe.
La nouvelle secrétaire d’État Clara Chappaz a également profité de la soirée de rentrée French Tech à Bercy pour dire quelques mots. Elle s’est félicitée du rattachement de son Secrétariat d’Etat, à l’intelligence artificielle et numérique, au ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur :« C’est un signal très fort.». « L’IA ne doit pas être réservée à une minorité. a-t-elle ajouté, soulignant le défi de sécuriser l’espace numérique. « Chère Julie, je te passe le relais, tu auras toujours mon soutien”» a conclu Clara Chappaz, qui occupait ce poste jusqu’à récemment.
