Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a conclu un accord avec les tribunaux américains en vertu duquel il sera libéré après des années de détention au Royaume-Uni.
Julian Assange est bientôt libre. Le lanceur d’alerte, incarcéré depuis 2019 dans une prison au Royaume-Uni, a trouvé un accord avec l’administration Biden, rapportent plusieurs médias américains, dont nos confrères de CNN et NBC.
Concrètement, le fondateur de WikiLeaks a trouvé un accord pour plaider coupable auprès du ministère américain de la Justice. En échange, il ne sera pas extradé vers les États-Unis. Au contraire, les procureurs américains réclameront une peine de 62 mois, ce qui équivaut au temps passé par Julian Assange en prison en Angleterre, explique CNN.
L’accord permettrait donc à Julian Assange de retourner immédiatement en Australie, son pays natal.
« Julian Assange est libre »
Poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, l’Australien doit comparaître devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique. Il devrait plaider coupable de « complot en vue d’obtenir et de divulguer des informations relatives à la défense nationale », selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit du lundi 24 au mardi 25 juin.
Selon son organisation WikiLeaks, Julian Assange aurait déjà quitté le Royaume-Uni. « Julian Assange est libre », écrit l’ONG sur les réseaux sociaux.
Cet accord, qui met fin à une saga de près de 14 ans, intervient à deux semaines d’une nouvelle audience cruciale devant la justice britannique. Celui-ci devait examiner les 9 et 10 juillet l’appel de Julian Assange contre son extradition vers les Etats-Unis.
Il risque jusqu’à 175 ans de prison
Détenu depuis 2019 dans une prison de haute sécurité à Londres, il se bat pour ne pas être livré à la justice américaine, qui le poursuit pour avoir rendu public dès 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. .
Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Il risquait théoriquement jusqu’à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l’espionnage.
Dernier rebondissement dans cette longue affaire devenue un symbole pour ses partisans des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse, deux juges britanniques ont accordé en mai à Julian Assange le droit de faire appel de son extradition.
Cet appel devait inclure la question de savoir s’il bénéficierait de la protection de la liberté d’expression en tant qu’étranger dans le système juridique américain.
Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres, afin d’éviter son extradition vers la Suède dans le cadre d’une enquête pour viol, classée sans suite la même année.
Depuis lors, les appels se sont multipliés pour que le président américain Joe Biden abandonne les charges retenues contre lui. L’Australie a formulé une demande officielle en ce sens en février, que Joe Biden a dit examiner, suscitant l’espoir de ses partisans.