Julian Alaphilippe, vainqueur de la 12e étape du Giro, remonte la pente
Pourrait-il encore gagner ? Depuis de nombreux mois, cette question accompagne Julian Alaphilippe à chacune de ses apparitions au départ d’une course cycliste. Jeudi 16 mai, le coureur français a répondu par un grand « oui », en remportant la 12e étape du Tour d’Italie, disputée entre Martinsicuro et Fano (193 kilomètres). Au terme d’une échappée de 126 kilomètres, menée longtemps en compagnie de l’Italien Mirco Maestri (Polti Kometa), le coureur français de l’équipe Soudal-Quick Step a franchi la ligne seul, les bras levés, 31 secondes devant l’Équatorien Jhonatan Narvaez (Ineos Grenadiers).
« C’est une victoire qui fait du bien, c’est important pour moi, a expliqué Alaphilippe au micro des organisateurs après son succès du jour. C’est une étape que j’avais cochée. » Le profil accidenté sans être trop montagnard de ce 12e L’étape correspondait en effet bien aux qualités de frappe du Français de 31 ans. Surtout, la montée courte et raide située à un peu plus de 10 kilomètres du but était une occasion en or de lâcher définitivement Maestri, avec qui la collaboration avait jusque-là été harmonieuse.
Grâce à cette victoire, Alaphilippe devient le 109e coureur de l’histoire du cyclisme pour avoir remporté une étape sur les trois grands Tours (France, Italie et Espagne). Le dernier succès du double champion du monde (2020 et 2021) remonte à juin 2023, lorsqu’il avait mis la main sur une étape du Critérium du Dauphiné. Après les victoires de Benjamin Thomas (Cofidis) et Valentin Paret-Peintre (Décathlon-AG2R La Mondiale), c’est aussi le troisième succès d’un Français sur le Giro 2024.
«Tout allait mal»
Pour Alaphilippe, ce jeudi 16 mai a un fort goût de revanche. Accablé ces dernières saisons par les chutes, les blessures et les polémiques avec son patron Patrick Lefevere (qui trouvait trop important l’écart entre son salaire et ses résultats), le coureur de Montluçon, qui réside désormais en Andorre, a notamment participé au dernier Tour des Flandres, 31 mars, avec une ligne de fracture au genou, une blessure qu’il a d’abord supprimée pour ne pas donner l’impression de « à la recherche d’excuses ».
« J’ai vécu le genre de moment où l’on se donne à fond et où la résilience est mise à rude épreuve, il a dit Monde, le mois de mai commence, avant de prendre le départ du Giro pour la première fois. Dans ces moments-là, nous faisons tout ce que nous pouvons et il n’y a aucun retour. Tout allait de travers et cela affectait ma vie quotidienne. C’était difficile sur le vélo, mais aussi dans la tête, et ailleurs. » Ce jeudi, dès la ligne d’arrivée franchie, la tête du Français allait déjà beaucoup mieux. « Ah, ça fait du bien! » »furent ses premiers mots.