Julian Alaphilippe va prendre un nouveau départ. Depuis ses débuts dans le monde professionnel en 2014, le Français n’avait quitté le maillot Soudal Quick-Step que pour porter le maillot de l’équipe de France ou se parer de tenues distinctives, comme l’arc-en-ciel du champion du monde. Mais à partir de la saison 2025, le coureur de 32 ans abandonnera le bleu du « wolfpack » (la meute de loups, surnom de l’équipe belge) pour les couleurs de l’équipe suisse Tudor.
Lundi 19 août, la ProTeam (deuxième division du cyclisme sur route) a annoncé dans un communiqué le recrutement du double champion du monde de course en ligne (2020 et 2021), pour trois ans. « Après plus de dix ans avec la même équipe, il était temps de changerexplique Julian Alaphilippe. « C’est le plus grand changement depuis le début de ma carrière. C’est la première fois que je roule dans une autre équipe et je pense que c’est bien de changer d’air après tant d’années. »
En rejoignant Tudor, le Français quitte l’une des équipes les plus expérimentées et structurées du plateau pour une jeune formation, créée en 2019, qui vient de participer à son premier grand Tour, celui d’Italie. Emmenée par l’ancien coureur suisse Fabien Cancellara – double champion olympique du contre-la-montre et vainqueur, entre autres épreuves, de Paris-Roubaix, Milan-San Remo et du Tour des Flandres –, Tudor n’en est pas à son premier sur le marché des transferts, puisqu’elle vient également de recruter le Suisse Marc Hirschi (25 ans), l’un des jeunes cyclistes les plus recherchés.
Désaccords avec son patron
Probablement le coureur français le plus populaire depuis la retraite de Thibaut Pinot en 2023, Julian Alaphilippe a eu du mal ces dernières saisons à retrouver le niveau qui lui avait permis de porter le maillot jaune du Tour de France 2019 pendant quatorze jours, qui s’était terminé en 5eet place au classement général. La cause : des chutes, notamment, comme celle spectaculaire qu’il a subie lors de Liège-Bastogne-Liège en 2022. Mais aussi des relations houleuses avec le manager de Soudal Quick-Step, Patrick Lefevere.
Pas avare de déclarations dans les médias, le Belge a critiqué à plusieurs reprises le niveau de sa star. «Julian a un salaire de champion, mais il doit confirmer qu’il en est toujours un»il a jugé ainsi en décembre 2022 en La dernière heureavant de remettre en cause le professionnalisme du coureur dans le magazine Humouren mars : « Avec l’âge, il faut prendre davantage soin de soi, s’entraîner davantage. Je pense qu’il faisait trop de fêtes et qu’il buvait trop d’alcool. »
« Cela ne m’a pas aidé, c’est sûr. Je n’étais pas d’accord avec ce qui se disait, mais j’ai réussi à l’ignorer et à essayer de ne pas jeter de l’huile sur le feu. »a admis Julian Alaphilippe en mai, dans une interview à Mondeavant le Tour d’Italie. Sur les routes du Giro, il retrouve le goût de la victoire en s’imposant à la 12et étape et a été élu super-combatif de l’épreuve.
Si son nom a été associé aux équipes françaises TotalEnergies et Cofidis, c’est en Suisse que le Berrichon reprendra le fil de sa carrière. Mais avec l’envie de vite revenir en France, lui qui n’a pas participé à la dernière Grande Boucle pour mieux se préparer aux Jeux Olympiques. « Je rêve de revenir un jour sur les routes du Tour de France avec l’équipeexplique-t-il dans le communiqué de presse de l’équipe Tudor. Mais les courses importantes comme les classiques passent avant tout. »