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Judoka Joan-Benjamin Gaba, l’argent qui laisse tout le monde sans voix – Libération

Encore inconnu du grand public, le natif des Yvelines de 23 ans a passé sa journée de compétition comme en apesanteur avant de s’incliner face au numéro 1 mondial des -73 kilos, Hidayet Heydarov.

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Une finale perdue de justesse face au numéro 1 mondial après neuf minutes de combat (le vainqueur, l’ultra favori azerbaïdjanais Hidayet Heydarov, l’a salué d’un baiser royal sur le front), une demi-finale où il a claqué le ippon le plus pur des trois premiers jours du tournoi – Sode Tsuri Komi Goshi avec la veste de l’adversaire, sortie du coffre des merveilles comme à l’entraînement… Joan-Benjamin Gaba, 23 ans, outsider total, 35e au classement mondial, personne jusqu’à son récent bronze européen, sélectionné comme « coéquipier » (lire : bouche-trou) pour l’épreuve par équipes, a passé une journée en apesanteur, dans ce que les initiés du tatami considèrent comme la catégorie la plus dure : celle des moins de 73 kilos, celle sur laquelle le Japonais Shohei Ono (meilleur combattant de ce millénaire et imbécile notoire) a régné pendant deux olympiades.

Cinq médailles en trois jours

Norman Mailer a écrit, en parlant de boxe, que le champion du monde des poids lourds est le gros orteil de Dieu. En judo, il est le gros bonnet du 73. Porté par le vacarme métallique de l’Arena Champ-de-Mars, Gaba a côtoyé ces altitudes, étonnant d’aisance et d’endurance. En zone mixte, ruisselant de sueur, il semble le dernier à être surpris. « Eh bien, si vous ne croyez pas en vous-même, personne d’autre ne le fera. » répond celui qui rappe à ses heures perdues. « Si la tête est là, le corps suit » insiste le natif des Yvelines, et le voilà qui trotte, comme si c’était une évidence, tranquillement, vers le podium.

Il y a presque un mois jour pour jour, nous écoutions d’une oreille Baptiste Leroy, le chef de l’équipe masculine. Hormis les cas de Teddy Riner et de Luka Mkheidze, personne ne donnait beaucoup pour ses troupes. Il disait, et cela ressemblait à la méthode Coué : « Il y a des gars qui se révèlent en une seule journée, qui font le tournoi de leur vie en « one Game ». On avait tort, Leroy avait raison, et ce mec, c’est Gaba. Ce bibelot en argent pèse une tonne et s’ajoute au bronze courageux arraché par Sarah-Léonie Cysique en moins de 57 kilos. Le judo français a atteint sa vitesse de croisière, cinq médailles en trois jours. En attendant l’or.

Cammile Bussière

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