Avec un Teddy Riner gigantesque au lendemain de son troisième titre olympique individuel, les Bleus ont conservé leur titre par équipes face au Japon.
À l’Aréna Champ-de-Mars
C’est fou ! L’équipe de France a conservé son titre olympique de la plus belle des manières ce samedi en dominant le Japon au terme de sept combats d’une intensité monstrueuse. Avec un héros majuscule : Teddy Riner. L’homme qui rend l’impossible possible. Comme il y a trois ans lorsqu’il avait mené ses troupes vers ce titre olympique à Tokyo, une défaite que l’Empire du Soleil Levant a vécue comme un affront qu’il fallait laver à Paris. D’entrée, Sanshiro Murao a lancé le Shinkansen japonais avec une victoire au golden score face à Maxime-Gaël Ngayap-Hambou, qu’il avait déjà dominé en demi-finale des moins de 90 kg. Derrière, Romane Dicko n’a pas trouvé la solution face à une adversaire, Rika Takayama, qui évoluait pourtant dans la catégorie inférieure, et le Japon a fait le break.
Pour se remettre dans le droit chemin, la France pouvait compter sur son totem Teddy Riner qui, au terme d’un combat très stressant, parvenait à ajouter un nouvel ippon à sa collection Paris 2024 déjà bien fournie depuis la veille, aux dépens de Tatsuru Saito. De retour à deux victoires à une, les Bleus comptaient sur Sarah-Léonie Cysique pour remettre les scores à égalité. Hélas, face à Natsumi Tsunoda – pourtant deux catégories de poids en dessous –, la Française a pris une leçon, à l’image de celle qu’avait reçue Shirine Boukli en individuel. Pour apporter le point décisif, le Japon s’en remettait à la légende Hifumi Abe, double champion olympique en -66kg et invaincu depuis 56 combats, qui s’est mesuré au vice-champion olympique en -73kg, Joan-Benjamin Gaba. Au terme d’un combat titanesque, le Français a confirmé ses Jeux éblouissants en mettant à terre son adversaire après presque neuf minutes haletantes.
Clarisse Agbégnénou poursuit la remontée des Bleus
Et dans la foulée, Clarisse Agbégnénou, gardée en réserve jusqu’ici, a dominé son éternelle rivale Miku Takaichi au terme d’un nouveau golden score fou. 3-3 et place au tirage au sort pour désigner le combat final. Un hasard légendaire puisqu’il a désigné… Teddy Riner pour arracher la victoire. Et la triple championne olympique ne pouvait manquer son rendez-vous avec l’histoire. Au terme d’une confrontation au suspense incroyable, la Française a délivré tout le public de l’Arena Champ-du-Mars, hurlant son bonheur, d’un ultime ippon salvateur.
Avant cette victoire en finale, si la nuit de Riner avait été courte, le Guadeloupéen avait, en revanche, dû trouver sa matinée longue, très longue. En réserve pour la nation lors des 8et En finale face à Israël, rapidement dévoré par ses petits camarades (4 victoires à 0) sans avoir eu à performer sur le tatami, le Français avait sans doute vécu l’une des joutes internationales les plus inattendues de sa carrière en quart de finale face à la Corée du Sud. En effet, si tout le monde salivait à l’idée d’un remake de la finale de la veille face à Kim Minjong, il n’en fut rien et face à lui Riner découvrait Lee Joonhwan, médaillé de bronze en… moins de 81kg. Un choix tactique de la part des Asiatiques qui, clairement, baissaient les bras sur l’enjeu de ce match.
Face à un adversaire qui le devançait de près de 30 centimètres et de 60 kilos, Riner s’est retrouvé face à un curieux défi, qui n’a duré qu’à peine plus d’une minute et demie avant qu’un inévitable ippon ne vienne punir la différence de gabarit entre les deux combattants. Mais le Sud-Coréen gardera sans doute un souvenir à vie de cette confrontation. Le point ramené par le natif de Pointe-à-Pitre s’est ajouté à ceux récoltés par Romane Dicko, Joan-Benjamin Gaba et Maxime-Gaël Ngayap Hambou pour envoyer les Bleus dans le dernier carré (4-1). Seule l’Italie s’est dressée sur la route des retrouvailles entre les Japonais et les Français…
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Là encore, Riner n’a guère eu l’occasion de se régaler cette fois-ci face à un judoka concourant dans la catégorie des moins de 100 kg. Sauf que cette fois une telle confrontation était prévue puisque la Botte ne comptait aucun poids lourd qualifié pour ces Jeux. Face à un adversaire plus petit mais puissant et résistant du nom de Gennaro Pirelli, le Français a fait preuve de maîtrise, pour ne pas dire de prudence excessive jusqu’à trouver l’ouverture après deux minutes de golden score pour un ippon qui n’a déclenché chez lui aucune joie apparente, l’amateur de beau judo contraint de se muer en supporter des tatamis. Néanmoins, ce succès s’est avéré important car le score n’était alors que de deux victoires à une pour la France, Christian Parlati ayant surpris Maxime-Gaël Ngayap-Hambou auparavant. Le break fait, Sarah-Léonie Cysique a conclu l’affaire avec fermeté face à Odette Giuffrida, elle aussi d’une catégorie inférieure (4-1). Direction cette finale tant attendue face au Japon, qui allait mal tourner ou pas.