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Judo : Luka Mkheidze, ancien réfugié géorgien, offre de l’argent à la France


En judo, la coutume veut que le public reste calme pendant le combat. Impossible pour cette finale des moins de 60 kg. Dès l’arrivée de Lucas Mkheidze sur les tatamis, le public de l’Arena Champ-de-Mars a chanté à la gloire de son champion. Debout, il a entonné la Marseillaise, vibré à chaque prise du Français, prêt à exploser pour célébrer une première médaille d’or pour la délégation française. Ce moment tant désiré n’est pas venu. Malmené par Luka Mkheidze, le Kazakh Yeldos Smetov a tout bouleversé d’un geste. En retournant le Français d’1,60 m sur ses fesses, il est devenu champion olympique avec un tout petit point d’avance.

Une personnalité attachante

Les fans ne se sont pas rassis. Le nouveau médaillé d’argent leur a offert une journée dont ils se souviendront toute leur vie et ils veulent le célébrer. En lui rendant hommage, ils saluent une personnalité attachante, un judoka offensif et un parcours qui a commencé en Géorgie il y a 28 ans.

C’est à Tbilissi que naît Luka Mkheidze et découvre les tatamis à l’âge de 7 ans, encouragé par un père judoka – et francophile. Cinq ans plus tard, en 2008, alors que Pékin s’apprête à accueillir les Jeux olympiques, éclate la deuxième guerre d’Ossétie du Sud. La famille Mkheidze, en danger, décide de fuir. Retenue pendant huit mois en Pologne, elle arrive finalement en région parisienne. Luka obtient alors le statut de réfugié politique et n’attend pas de harceler ses parents pour l’inscrire au judo. C’est au club Bolivar, dans le 19e arrondissement de Paris. Très doué, il intègre en 2012 les équipes de jeunes de l’équipe de France qu’il représente avec « une immense fierté et une grande reconnaissance », Il a répété samedi. Sa nationalisation devra attendre 2015. Alors formé au Havre, son club a fait appel au maire, Edouard Philippe, pour accéder à la procédure et lui permettre de représenter les Bleus, cette fois parmi les grandes équipes.

Sa progression l’emmène à Tokyo, pour une première médaille olympique, le bronze. Ce samedi, Luka Mkheidze a donc progressé d’une marche sur le podium. Vivement 2028 !

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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