Judith Godrèche atomise Vincent Lindon et sa « feuille de route » : « On n’a pas besoin de… »
Cinéphile, elle adore regarder des bandes-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain discours d’investiture de James Bond ou de Barack Obama lui donne les mêmes frissons.
Actrice devenue figure du mouvement #Metoo dans le cinéma français, Judith Godrèche a réagi aux propos de Vincent Lindon qui a évoqué son combat contre les violences sexuelles dans le monde du 7e art. Elle ne le nomme pas mais le repousse sérieusement.
Judith Godrèche atomise Vincent Lindon et sa « feuille de route » : « On n’a pas besoin de… »
Le reste après l’annonce
Judith Godrèche a observé avec attention l’ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, elle qui a braqué les César au sein de l’Assemblée nationale sur le thème des violences sexuelles dans l’industrie du cinéma. Elle s’est donc réjouie de voir des femmes puissantes à l’honneur pour la première journée : la maîtresse de cérémonie Camille Cottin, la présidente du jury Greta Gerwig ou encore Meryl Streep à l’honneur. Un bonheur quand présenter une œuvre à Cannes dans la section Un Certain Regard est accompagnée de critiques, preuve qu’il y a encore du chemin à parcourir.
Réalisateur d’un court métrage intitulé Moi aussi dans lequel apparaissent 1000 femmes et hommes qui ont témoigné d’abus et d’agressions sexuelles, Judith Godrèche filme également sa fille Tess – née de sa relation passée avec Maurice Barthélémy. À Parisienelle explique le processus de choix de filmer votre enfant : « Elle est avant tout là pour incarner la jeunesse à qui on s’adresse.«
Après avoir écarté les rumeurs d’une « liste » d’agresseurs dans le monde du cinéma – « on sait que ça ne viendrait pas de Mediapart» -, Judith Godrèche se réjouit depuis le podium de 100 personnalités masculines en soutien au mouvement #MeTooregrettant de ne pas être assez accueillant envers des initiatives comme celles-ci : « Mon moment est de penser qu’a priori, la plupart des hommes sont alliés malgré tout, ou du moins on l’espère.«
Judith Godrèche cible Vincent Lindon sans le nommer
Des alliés qu’elle ne veut pas transformer en allocataires sociaux. La veille sur France Inter, Judith Godrèche réagissait en soutenant les hommes dans cette démarche contre les violences. De quoi faire le lien avec les propos récents, sur la même radio, d’un grand acteur français qui n’a pas peur d’affirmer ses opinions dans les médias : Vincent Lindon, présent au Festival de Cannes où il présentait Le deuxième acte. Il avait appelé les hommes à « soutenir les femmes » dans le mouvement #MeToo au cinéma et a exigé un « feuille de route » à titre indicatif.
Dans Le téléphone sonne s’adressant à Fabienne Sintes, Judith Godrèche a expliqué, avec une pointe d’ironie : « Je ne sais pas, sur le plateau, comment ouvrir les yeux… C’est compliqué de ne pas voir. L’identification est une chose amusante. C’est la capacité de s’identifier à tout le monde sans dire : « Je ne peux pas m’identifier à elle parce que c’est une femme ». Il devrait être possible de s’identifier à tous les genres humains. (…) Je ne pense pas que quiconque ait besoin d’une feuille de route pour le savoir, il me semble. C’est aussi pour cela qu’il n’est pas nécessaire de suivre une formation pour savoir qu’abuser sexuellement de quelqu’un n’est pas bien. Nous n’avons pas besoin d’être formés pour savoir ne pas violer« .
Judith Godrèche et Vincent Lindon ont en commun d’avoir travaillé avec Benoît Jacquot et Jacques Doillon, réalisateurs que l’actrice accusait d’agression sexuelle lorsqu’elle était mineure. Sans les citer, l’acteur a expliqué le combat de son collègue pour Ouest de la France : « Ce fléau ne doit plus être la seule préoccupation des femmes, nous, les hommes, devons nous inviter résolument au combat, sans échouer dans un si long chemin. »