Judith Godrèche appelle à « combattre l’extrême droite » pour « lutter contre les violences »
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
L’actrice française Judith Godrèche participe à une conférence sur le thème « En 2024, une femme = un homme ? » lors de la Journée internationale des femmes à l’Hôtel de Ville de Paris, le 8 mars 2024.
LÉGISLATIF – « Nous ne pouvons pas dissoudre notre revendication d’égalité. » Pour Judith Godrèche, qui avait piloté la création d’une commission d’enquête sur les violences commises au cinéma à l’Assemblée nationale, la dissolution de cette dernière – et avec elle celle de tous les travaux parlementaires en cours – ne doit pas mettre un terme à la réflexion sur la lutter pour « les droits des femmes et des groupes minoritaires ».
Dans une interview accordée à Médiapart ce mardi 11 juin, l’actrice appelle « tous les partis qui bloqueront l’extrême droite” S’engager « à relancer, au lendemain des élections, (ce) commission d’enquête « pour lequel elle était internée depuis des semaines afin de dénoncer « un mécanisme généralisé de domination et d’omerta dans le monde du cinéma « .
La création de la commission a été approuvée à l’unanimité des députés le 2 mai. Les auditions ont débuté le 22 mai. Et les conclusions devaient être rendues en novembre.
La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, après les résultats des élections européennes dimanche soir, a mis un terme au projet. Pour les victimes de violences, qui ont pris la décision de s’engager à témoigner, c’est particulièrement difficile. » Certains d’entre eux allaient prendre leur courage à deux mains et trouver la force de s’exprimer ouvertement lors des auditions de cette commission, alors qu’ils savent que leur carrière est en jeu. Tous sont infiniment déçus que ce travail s’arrête. « , souligne Judith Godrèche.
Elle ajoute : » Ceux qui ont mené cette enquête ont pu constater en quelques jours combien le silence régnait au sein de nos communautés. »
« Nous ne pouvons pas dissoudre notre désir de justice »
Pour l’actrice, la perspective de l’extrême droite à Matignon pour la formation d’un nouveau gouvernement représente une menace, notamment pour la lutte contre les violences. » On sait bien qu’on ne peut pas compter sur l’extrême droite : en France comme en Italie ou ailleurs, elle menace directement les droits des femmes et des minorités. Lutter contre l’extrême droite, c’est donc aussi lutter contre la violence », se souvient-elle.
Elle appelle » tous les partis qui bloqueront l’extrême droite » S’engager à » relancer, au lendemain des élections, la commission d’enquête » contre la violence au cinéma. « La violence sexuelle est une question éminemment politique ; elle doit donc être au cœur des programmes politiques « , elle croit.
Elle conclut que même si la commission s’arrête, « la réflexion a commencé » et ne s’arrêtera pas. « Nous ne pouvons pas dissoudre la lutte contre la violence. Nous ne pouvons pas dissoudre notre désir de justice. Nous ne pouvons pas dissoudre notre revendication d’égalité”insiste-t-elle.
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