Juan Imhoff (Racing), après son dernier match à l’Arena : « J’ai lâché quelques larmes »
« Un essai récompensé par un joli plongeon, une réparation au poste de demi de mêlée après les sorties de Nolann Le Garrec et Antoine Gibert, vous vous souviendrez de votre dernier match à Paris-La Défense-Arena
contre Clermont (victoire 26-10)… C’était très émouvant. Je le savais, je sentais les choses arriver et en arrivant dans ce stade, j’ai versé quelques larmes. Terminez ce match (sa dernière à domicile sous les couleurs du Racing qu’il porte depuis treize saisons) contre Clermont au numéro 9 comme au Camp Nou en 2016(lors de la finale du Championnat remportée par le Racing contre Toulon à Barcelone
), C’était incroyable. C’était une super dernière fois. Je sais que demain, dans un an, dans vingt ans, je raconterai ce match. Je sors de cette scène avec beaucoup d’amour, beaucoup d’anecdotes. En marchant entre l’hôtel et l’Arena, je pensais à plein de souvenirs et j’ai d’ailleurs envoyé un message à Dan Carter pour lui dire que je me souvenais de moments incroyables avec tous ces gars, il se souvient de la façon dont nous avons pu « nous éclairer » ce stade, fait que les gens se lèvent de leur siège.
Et que vous a dit Dan Carter ? Il n’a pas encore répondu. C’est comme ça que sont les étoiles
(des rires).
Vous avez joué la première moitié de votre vie au Racing de Colombes, la seconde à l’Arena. Lequel de ces stades est votre stade ? Les deux, je ne choisis pas. Quand j’ai signé au Racing, mon père m’a obligé à lire l’histoire de ce club ancestral. Alors j’ai lu l’histoire de ce stade Yves-du-Manoir, celle des Jeux olympiques de 1924, c’était énorme de penser que j’allais y jouer. Bon, l’hiver à Colombes, quand on jouait dans cette boue, avoir Juan Imhoff sur l’aile n’aidait pas beaucoup(rire)
. C’est pourquoi j’ai remercié encore une fois M. Lorenzetti et son épouse Françoise de m’avoir construit cette Aréna. J’ai pu m’exprimer dans ce stade. J’ai pu être le vrai Juan Imhoff que je voulais être. Chaque fois que j’entrais, je me sentais libre.
Êtes-vous en train de nous dire que ce stade a été construit pour vous ? (Il éclate de rire)
Oui bien sûr ! La « JuanArena » sonne bien, non ? Mais attention, je n’ai pas assez d’argent pour payer le naming du stade.
«On a retrouvé la cohésion d’équipe»
Vous avez trente-cinq ans, ce dernier match à domicile avec le Racing est-il aussi une fin pour vous ?
Non, pour moi, ce n’est pas la fin. Je vais quitter le Racing à la fin de la saison et ce club est une vie pour moi. Il y a des histoires qui n’en finissent pas, la mienne avec le Racing c’est comme ça. Mais je veux toujours jouer au rugby.
Vous avez certes battu Clermont, signant une troisième victoire consécutive, mais c’est l’ASM qui détenait le ballon et dictait le jeu…
Nous sommes d’accord. Ce n’est pas du tout le niveau souhaité mais enchaîner une troisième victoire consécutive est vraiment important. Nous allons construire quelque chose de très beau, j’en suis sûr. Quand tu enchaînes cinq défaites comme ce qui nous est arrivé cet hiver, tu te poses des questions, tu as des doutes. Mais personne n’a donné la priorité à son ego. Et maintenant, nous avons retrouvé la cohésion d’équipe. »