La suppression d’un jour férié en France est une des options avancées par les parlementaires pour générer de nouvelles recettes. La France est cependant loin d’être championne en la matière. D’autres indicateurs devraient être examinés de près.
Le gouvernement ne s’oppose pas à l’instauration d’une nouvelle journée de solidarité, sur le modèle de ce qui a été fait pour le lundi de Pentecôte, tout en s’appuyant sur les initiatives parlementaires. Cette proposition – synonyme de perte de revenus pour le salarié – n’est pas vraiment nouvelle, la France étant régulièrement pointée du doigt pour ses calendriers de Gruyère, notamment au mois de mai.
La France a-t-elle vraiment beaucoup de jours fériés par rapport à ses voisins européens ? Et de manière générale, travaille-t-on moins en France que dans le reste de l’Union européenne ?
Peu de jours fériés… mais beaucoup de congés
Avec onze jours fériés inscrits dans le Code du travail, dont le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet et le 25 décembre, la France est aisée mais n’est pas encore la mieux dite, loin de là. La Slovaquie, avec 15 jours fériés, est en avance, tout comme une dizaine de pays européens, comme Malte, l’Espagne ou la Bulgarie par exemple.
Mais si l’on ajoute le nombre de jours de congé dont bénéficient les travailleurs européens, la situation est un peu différente. Avec 25 jours de congés payés en plus des 11 jours fériés, la France se situe dans le premier groupe de jours chômés proposés aux salariés, derrière le Luxembourg (37), l’Autriche et la Finlande (38), et enfin l’Estonie (39).
Un volume horaire moyen travaillé
Toutefois, ces données sur les congés ne disent rien du volume d’heures travaillées. Selon les données d’Eurostat, le nombre moyen d’heures travaillées en France est de 36 heures par semaine, ce qui correspond à la moyenne de l’UE (36,1). Avec 39,8 heures, la Grèce est en tête des pays de l’Union européenne les plus travailleurs, suivie de près par les pays d’Europe de l’Est, dont la Roumanie et la Pologne.
Durée moyenne de travail qui présente des variations importantes selon le sexe, le domaine d’activité et le type de contrat. Par exemple, les salariés de l’agriculture ou de la pêche travaillent plus (41,5 heures) que ceux de l’enseignement (35 heures) ou du ménage (26,7 heures).
Mais si l’on se rapporte au volume annuel, le travailleur français, avec 1 500 heures cumulées en moyenne en 2023, travaille moins que ses voisins. Selon les chiffres de l’OCDE, ce temps est même inférieur à la moyenne de l’OCDE de 1 742 heures par an.
Il faut lire ici l’effet cumulé des jours fériés, des congés, du travail à temps partiel ou du RTT.