José Bové et Bouli Lanners, alter héros
Grands rires, tapes dans le dos, plaisanteries : voici l’acteur et son modèle en joyeuses retrouvailles, à Lille, quelques heures avant la première deUne question de principe. Dans ce thriller d’Antoine Raimbault, adapté d’un livre témoignage écrit par José Bové (Hold-up à Bruxelles, lobbys au cœur de l’Europe, La Découverte, 2015), on suit l’ancien député européen écologiste (Groupe des Verts, Alliance libre européenne), sous les traits de l’acteur belge Bouli Lanners, ferrailleur, moustache frisée et bavardage de tribune, contre les connexions des dirigeants européens avec le lobby du tabac , le président de la Commission de 2004 à 2014, José Manuel Barroso, en tête.
Entre José Bové et Bouli Lanners, même charisme, même art de la conversation sans protocole, même goût du militantisme : ces deux-là semblaient faits pour fusionner. Lorsque, lors d’une projection à Bordeaux, la fille du premier aperçoit la seconde sur l’écran, elle écrit un SMS à son père, « J’ai vraiment vu mon cher père pendant une heure et demie », que José Bové s’empresse de lire à Lanners pour lui transmettre le compliment.
Tous deux ont grandi avec le même goût pour les vastes paysages, hostiles et sauvages, le Mexique et les Rocheuses pour José Bové lors de son enfance américaine, les hauts plateaux ardennais et les îles écossaises pour Bouli Lanners – territoires qu’il peint lorsqu’il ne tourne pas. Sensibles à la nature, ils disent à l’unisson qu’ils ne peuvent pas « Vivre dans un endroit où l’horizon est fermé », avoir « J’ai constamment besoin de la possibilité du paradis ».
Brouette à chenilles, potager et pluie
L’ancien député européen vit à Montredon (Aveyron), sur le plateau du Larzac depuis 1975. L’acteur a pris racine à Liège, en Belgique, sur un vaste terrain avec une maison en briques, des arbres et un potager débordant de légumes. Militant antinucléaire, « en diminution », Bouli Lanners a soutenu les mouvements de grève scolaire pour le climat lancés à l’appel du groupe Youth For Climate de Greta Thunberg, qui ont marqué les esprits en Belgique en 2019. Il admire également « Les combats de José ».
Les deux hommes ont trinqué dès leur première rencontre, il y a plus de deux ans, chez José Bové, une fois qu’Antoine Raimbault avait choisi le second pour jouer le premier. D’emblée, ils ont échangé alcool et charcuterie de leurs régions, parlé de brouettes à chenilles, de potagers, de pluie et de tronçonneuses, le militant faisant l’éloge de sa électrique à l’acteur, fan de modèles à moteur thermique.. « Bon, parfois Antoine essayait de nous faire parler du film… »ils rient. « J’avais déjà remarqué Bouli, se souvient José Bové, Dans Louise Michel « , Comédie de 2008 de leurs amis communs, Benoît Delépine et Gustave Kervern.
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