Jordan Bardella salue la « victoire collective » du RN, mais reconnaît « une défaite personnelle »
Dans une interview à Valeurs actuelles, le président du Rassemblement national « accepte » les « signes de progrès » ainsi que les « dysfonctionnements » de son mouvement.
L’heure du bilan est venue. Deux mois après les législatives anticipées, à l’issue desquelles Jordan Bardella espérait remporter la majorité absolue à l’Assemblée nationale, après son succès aux élections européennes, le président du Rassemblement national (RN) revient sur sa cuisante défaite dans un entretien à Valeurs actuellesAlors que le député européen aurait pu avoir un oeil sur Matignon au vu de sondages flatteurs, la reconstitution du front républicain au second tour a bloqué la dynamique du parti à la flamme.
Avec 11 millions de votes récoltés le 7 juillet, Jordan Bardella salue « une victoire collective ». « Aucun autre mouvement politique dans aucune démocratie occidentale n’a jamais obtenu de tels résultats à lui seul. »se vante-t-il. Une performance éclipsée par l’élection de seulement 126 députés, un « défaite personnelle », déplore-t-il. Si l’ordre d’arrivée au soir du second tour – derrière le Nouveau Front Populaire et le camp présidentiel – sonnait comme un premier coup porté à l’ascension politique du jeune leader, ce dernier « assume la responsabilité de tout. » « Aussi bien des signes de progrès que des dysfonctionnements ». Comme le « une poignée de candidats qui ont porté préjudice à l’image de l’écrasante majorité. »
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Tout au long de cette campagne éclair, Jordan Bardella affirme avoir « J’ai toujours gardé la tête sur les épaules ». « Il est rare que l’on se rende à une élection pour la perdre »il prétend avoir « évidemment préparé » à son arrivée rue de Varenne. « La perspective était envisageable ». Un optimisme qui l’avait même conduit à « réfléchir à la composition d’un gouvernement ou des différents cabinets ministériels ». Mais qui a alors participé à son « frustration à la sortie du scrutin ».
Le RN, « attendu au tournant »
La manière dont Jordan Bardella évoque la bataille politique qu’il a menée contre le « caricatures », « prêt à penser »Et « des craintes alimentées par nos adversaires et une partie du système médiatique ». Et d’accuser ce dernier de « mener une guerre psychologique » autour des idées du RN. « Plus nos idées progressent, plus le système médiatique se radicalise »se moque du nationaliste, qui déplore une « harcèlement envers » de son mouvement.
Outre la grande décentralisation du parti, qui permettrait une meilleure sélection des candidats aux législatives, comment Jordan Bardella compte-t-il renforcer la crédibilité de son mouvement ? Les Français pourraient, selon lui, « donner (à la RN) le point de diagnostic, d’analyse et de crédibilité» Sur le plan régalien, le parlementaire européen compte sur l’économie pour façonner sa gouvernabilité. Sur ce plan, le programme « reste très peu connu des chefs d’entreprise et des parties prenantes » concerné.
Certes, le RN a encore une marge de progression. Mais son président sait que son parti est « attendu au tournant » cette rentrée. La nomination à Matignon de Michel Barnier, dont le nom a été validé par Marine Le Pen pour garantir la « stabilité institutionnelle » tant recherchée par Emmanuel Macron, en est la parfaite illustration.
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