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Jordan Bardella en quête de légitimité et « d’humilité » face à Gabriel Attal

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à Paris, le 16 mai 2024.

Jordan Bardella rêve-t-il déjà à l’Elysée ? Ou prend-il simplement l’exemple d’Emmanuel Macron pour préparer ses interventions télévisées ? A l’occasion de son duel, le 2 mai, contre Valérie Hayer, le président du Rassemblement national (RN) a étrangement repris plusieurs réponses prononcées par l’actuel chef de l’Etat, en mai 2017, lors du débat d’entre-deux-tours qui l’opposait à Marine Le Pen. « Je n’ai pas besoin d’un ventriloque », « vous n’êtes pas le candidat de l’esprit de finesse », « C’est très triste pour vous, cela démontre sans aucun doute votre manque de préparation sur des questions de fond » : les surprenants mimétismes, compilés par l’émission « Quotidien » et diffusés sur les réseaux sociaux, ont d’abord fait sourire le RN. Avant d’alerter ceux qui, il y a sept ans, ne voyaient que du mépris dans ces propos adressés à leur candidat.

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Dès la fin du débat contre la tête de liste macroniste, Jordan Bardella a avoué à son entourage qu’il s’était parfois senti « à la limite de la méchanceté ». Plusieurs proches lui ont rappelé les jours suivants les risques de l’arrogance excessive, ce vilain défaut dont le parti d’extrême droite affuble Emmanuel Macron et ses troupes pour se poser en meilleur connaisseur et défenseur de  » personnes « . La leçon n’a, semble-t-il, pas été apprise.

Lors du premier débat réunissant les huit principaux candidats à l’élection, organisé mardi 21 mai sur LCI, le président du RN a pris plaisir à recycler une tirade de l’espion parodique du film OSS117 (interprété à l’écran par Jean Dujardin) – « Il s’agirait de grandir » – contre son concurrent Léon Deffontaines, se moquant du fait que ce dernier puisse s’affirmer «communiste en 2024». Une référence à l’agent secret, caricaturé comme prétentieux, teintée de la suffisance que plusieurs dirigeants du RN voient poindre chez leur favori. Certains d’entre eux l’ont prévenu qu’une telle velléité serait périlleuse le 23 mai contre Gabriel Attal, jugé par les lépénistes. « plutôt sympathique et pas énervant ».

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Officiellement, le moment est donc venu « humilité » face au Premier ministre. Les angles d’attaque les plus probables de Gabriel Attal sont l’antisémitisme du fondateur du Front national (FN, aujourd’hui RN) Jean-Marie Le Pen ; le dilettantisme au Parlement européen ; la défense de Vladimir Poutine et d’autres autocrates par le neuvième sur la liste (Thierry Mariani) – ont été préparés. L’eurodéputé est prêt à dénoncer en retour les conséquences des prétendues « L’Europe de Macron ». Avant même le débat, aucun dirigeant du RN ne manque de s’attribuer le mérite de  » la victoire «  par l’existence même de la joute. Une validation par les deux chefs de l’exécutif de la stratégie du « billet » inlassablement menée par Marine Le Pen, depuis janvier, selon eux : elle, en tant qu’aspirante présidente de la République ; Jordan Bardella, en tant que Premier ministre.

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Cammile Bussière

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