Le Danois, qui a débuté le Tour avec de nombreuses interrogations, a devancé Tadej Pogacar au poteau mercredi et continue de troubler le Slovène.
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Renaissance. C’est ce qui est imprimé sur le vélo-bus Visma-Lease lors de ce Tour de France. Une référence à la période historique, puisque le Tour a démarré à Florence. Mais le terme pourrait aussi convenir au leader de l’équipe, Jonas Vingegaard.
Alité depuis trois mois après sa terrible chute sur le Tour du Pays basque, le Danois continue de monter en puissance. Mercredi, il a résisté, rattrapé et même dépassé son plus grand rival, Tadej Pogacar.
Trois mois de rééducation en secret pour être à Florence à temps pour défendre sa couronne. Un saut dans l’inconnu pour lui, mais aussi pour ses adversaires. « À l’arrivée, jeJ’ai été très émue, je le suis encore. Cela ne fait que trois mois. À l’époque, je me demandais si j’allais mourir, alors être ici aujourd’hui est vraiment quelque chose de spécial. »a expliqué le double tenant du titre, qui a remporté sa quatrième victoire d’étape sur la Grande Boucle.
Oui, Jonas Vingegaard s’est fait décrocher deux fois par Tadej Pogacar depuis le départ en Italie. Mais, extrêmement calme comme à son habitude, il n’a pas paniqué. Dans le Galibier lors de la 4e étape, le Danois n’avait que huit secondes d’avance au sommet, mais a dû en céder davantage dans la descente.
Mercredi, il n’a rien perdu. Mieux, il a même rattrapé le temps perdu, alors que Tadej Pogacar a atteint un palier dans l’ascension finale, celle du col du Pertus. « Jonas a été très fort dans la deuxième partie. Il y a eu un moment dans la descente où j’ai eu un peu peur, j’étais très concentré sur mes virages »rembobine Tadej Pogacar, qui compte 1’14 » d’avance sur son rival au classement général.
Trois jours après l’épisode des chemins blancs autour de Troyes, où Jonas Vingegaard avait refusé de collaborer avec Tadej Pogacar et Remco Evenepoel pour distancer Primoz Roglic, cette 11e étape continue de donner des indications : le Danois n’est pas là pour s’amuser et il compte rentrer toujours plus dans la tête du Slovène pour semer le doute.
Toujours bon sportif, le maillot jaune avait sans doute les idées un peu confuses à l’arrivée, lui qui comptait une trentaine de secondes d’avance avant d’être finalement battu au sprint, un domaine dans lequel il excelle.
« C’est beau à voir. Personne ne peut douter de la forme de Jonas maintenant, il est dans la forme de sa vie. »
Tadej Pogacarà France Télévisions
Alors que les Pyrénées se profilent, où « La grande bataille pour le général est sur le point de commencer »Selon Remco Evenepoel, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard sont dans une situation paradoxale : le Slovène est inarrêtable, parvient à déposer tout le monde et possède 1’14 » d’avance sur son rival, mais c’est le Danois qui semble remporter le combat mental à la mi-course.
Tadej Pogacar n’est sans doute pas en mesure d’évaluer le véritable niveau de son adversaire. Il tente de tout mettre en œuvre pour prendre le dessus, car il craint que Jonas Vingegaard ne vienne écraser ses espoirs dans la deuxième partie du Tour. « Habituellement, c’est au cours de la deuxième et de la troisième semaine que je suis au sommet de ma forme.a rappelé le Danois mercredi, alors que le maillot jaune pourrait payer les efforts fournis pour remporter le Giro d’Italie.
Vingegaard, qui avait essoré Tadej Pogacar au Col du Granon (11e étape en 2022) puis fait tourner le chrono à Combloux (16e étape en 2023), a-t-il élaboré son plan depuis le début ou retrouve-t-il chaque jour un peu plus son véritable niveau ? Derrière son sourire en toutes circonstances, Tadej Pogacar se méfie : Jonas Vingegaard attend probablement son heure pour porter le coup de grâce.