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Joel Embiid, débuts olympiques sous les huées du nouveau pivot de l’équipe américaine de basket

Joel Embiid, débuts olympiques sous les huées du nouveau pivot de l’équipe américaine de basket
Joel Embiid lors de la victoire des Etats-Unis contre la Serbie, à Villeneuve-d'Ascq (Nord), le 28 juillet 2024.

Tout est une question de perspective. LeBron James a adoré ses premiers pas sur le parquet de la salle Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq (Nord). « Une atmosphère phénoménale. » Le vétéran du basket américain de 39 ans, habitué des grands événements, s’est même senti « Papillons dans le ventre » lorsque l’hymne américain a retenti avant le match remporté par les Etats-Unis contre la Serbie, dimanche 28 juillet (110-84). Son coéquipier Joel Embiid a, lui, beaucoup moins apprécié le lieu et l’ambiance, tout sauf bienveillante à son égard.

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Une huée a envahi les tribunes dès que le speaker a prononcé son nom. Puis des huées ont accompagné chacune de ses prises, chacun de ses tirs. Son début de match a tourné au calvaire et le meilleur joueur (MVP) de la NBA en 2023 a dû attendre une quinzaine de minutes avant de marquer son premier panier. Son compteur restera bloqué à quatre unités en onze minutes passées sur le court Pierre-Mauroy, très loin de son grand rival serbe Nikola Jokic, auteur de vingt points en trente minutes.

Le colosse à l’afro et au collant blanc a-t-il été déstabilisé par tant d’hostilité ? Le pivot aux trois nationalités – camerounaise, française et américaine – s’y attendait. Il se sait impopulaire en France depuis qu’il a décidé, en octobre 2023, de mettre son talent et ses 2,13 m au service des États-Unis plutôt que des Bleus de Vincent Collet. À son arrivée en gare de Lille-Flandres, mercredi 24 juillet, un passant moqueur lui a même proposé de lui rendre son passeport français. Bienvenue chez les Ch’tis.

Un choix très politique

Le choix de Joel Embiid repose sur des raisons personnelles faciles à comprendre. Né à Yaoundé, au Cameroun, dans une famille très versée dans le sport (son père était capitaine de l’équipe nationale de handball), il s’est essayé au football et au volley-ball avant de reprendre la balle orange, de briller dans ce sport et de partir aux États-Unis à l’âge de 16 ans. Le trentenaire y a depuis construit toute sa carrière, dans un seul club, les Philadelphia Sixers. En termes de palmarès aussi, difficile de rivaliser : Team USA a remporté quatre titres olympiques consécutifs, quand les Bleus n’en ont aucun.

Mais sa décision a aussi un aspect politique, comme le joueur l’a révélé à New York TimesSamedi 20 juillet. Emmanuel Macron l’a appelé à l’automne 2023 pour tenter de le convaincre de rejoindre la sélection française. « Une conversation agréable »selon le joueur. Il en a profité pour aborder le terrain diplomatique et justifier sa préférence américaine.

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