Joe Biden s’oppose à une offensive sur Rafah
Après un nouvel entretien téléphonique ce lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Joe Biden a une nouvelle fois affirmé son opposition à une vaste offensive de l’armée israélienne à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Gaza. « Le président a réitéré sa position claire sur Rafah », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. En avril dernier, Joe Biden s’était déjà entretenu avec le Premier ministre, assurant qu’envahir Rafah serait une « erreur ».
Depuis plusieurs semaines, les États-Unis s’inquiètent ouvertement des conséquences d’une telle attaque. « Nous ne voulons pas d’opération terrestre majeure à Rafah », a déclaré la semaine dernière aux journalistes le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby. « Nous ne voulons certainement pas d’opérations qui ne prennent pas en compte la sûreté et la sécurité de ces 1,5 million de personnes qui tentent d’y trouver refuge. Nous l’avons fait savoir à nos homologues israéliens en privé et publiquement, et rien n’a changé à ce sujet. »
Un soutien toujours inconditionnel ?
Alors que le Hamas vient d’accepter une proposition de cessez-le-feu, qu’Israël a lancé lundi une opération visant à évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de la ville orientale de Rafah, la question du soutien des Etats-Unis à l’Etat israélien se pose de plus en plus outre-Atlantique. Depuis de nombreuses années, l’Amérique est de loin le principal fournisseur d’armes d’Israël. Mais cela pourrait bien être remis en question si Benjamin Netanyahu poursuit cette offensive à Rafah. Le 1er avril et suite à l’attaque d’un convoi de l’ONG américaine World Central Kitchen, le président américain a prévenu qu’il lui serait, si nécessaire, amené à « modifier » sa politique à l’égard d’Israël, sans toutefois en dire plus et, surtout, de quelle manière.
En pleine campagne présidentielle, Joe Biden est au coude à coude avec Donald Trump et il est de plus en plus critiqué pour son soutien inconditionnel à l’État d’Israël. Mercredi dernier, un groupe de près de 90 membres démocrates de la Chambre des représentants a demandé, par lettre, à Joe Biden d’envisager de suspendre les ventes d’armes offensives à Israël en raison des inquiétudes suscitées par le maintien des restrictions sur l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Dans la lettre, les 88 démocrates ont écrit qu’ils soutiennent fermement le droit d’Israël à l’autodéfense, mais qu’il existe des preuves suffisantes qu’Israël ne garantit pas l’envoi d’aide humanitaire à Gaza. Cette demande intervient dans un climat tendu alors que le pays est secoué par de nombreuses intenses manifestations pro-palestiniennes sur les campus universitaires.