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Joe Biden serre la vis sur l’immigration

Quelles mesures Joe Biden a-t-il annoncé ?

Depuis plusieurs années, les migrants se ruent aux portes des Etats-Unis. Tandis que certains continuent de prendre le risque de traverser le désert, d’autres sont volontairement arrêtés après avoir franchi illégalement la frontière pour demander l’asile – une procédure très longue qui leur permet de goûter au rêve américain, en attendant de se faire soigner. de leur dossier.

C’est pour tenter d’enrayer ce phénomène désormais massif que Joe Biden a signé mardi 4 juin un décret interdisant aux migrants de bénéficier du droit d’asile lorsque leur nombre dépasse 2 500 par jour, sur une période de sept jours consécutifs, ce qui est actuellement le chiffre le plus élevé. cas. Selon ce décret, les demandeurs d’asile ne pourront redemander l’asile que lorsque leur nombre sera inférieur à 1 500 par jour.

Pourquoi ce durcissement ?

Pour Joe Biden, ce décret devrait permettre de « reprendre le contrôle » de la frontière avec le Mexique. Mais surtout, à cinq mois de l’élection présidentielle, il s’agit pour le président américain de reprendre le contrôle d’une situation qui lui échappe, et menace sa réélection. Toutes les enquêtes confirment que l’immigration est aujourd’hui, avec l’économie, la principale préoccupation des Américains. Joe Biden est pointé du doigt, y compris par les démocrates, pour avoir créé un appel aérien à la frontière, en prenant le contrepied de son prédécesseur dès son arrivée à la Maison Blanche.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2021, année d’installation de Joe Biden dans le Bureau Ovale, le nombre d’arrivées mensuelles à la frontière mexicaine dépasse régulièrement les 200 000 migrants, un chiffre qui n’a plus été atteint… depuis 2000. douze mois précédant octobre 2023, 2,4 millions de personnes ont été interceptées, un record.

Conscient du danger, Joe Biden a changé de ton ces derniers mois. Il y a urgence : il doit convaincre des électeurs modérés indécis qui, même s’ils apprécient peu Donald Trump, sont réceptifs à ses diatribes contre « l’invasion » qui serait en cours sur les rives du Rio Grande. En février, le président a intégré certaines propositions de ses adversaires – possibilité, sous certaines conditions, de fermer la frontière, renvoyer les migrants au Mexique, etc. – dans un projet de loi… bloqué par les Républicains, à l’initiative de Donald Trump, qui refuse pour donner une issue à Joe Biden.

Quelles réactions ce décret a-t-il provoqué ?

Sans surprise, les républicains ont accusé Joe Biden de calcul politique. Pour Donald Trump, plus que jamais désireux de construire un long mur le long de la frontière, ce revirement n’est qu’illusoire. « C’est juste une façade car il sait qu’un débat aura lieu dans trois semaines »a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui l’opposera à l’actuel chef de l’Etat le 27 juin. Un débat au cours duquel l’ancien président entend exploiter un fait divers survenu fin février dans Géorgie – l’assassinat d’un étudiant par un suspect sans papiers venu du Venezuela – pour mettre son adversaire en difficulté.

Mais d’autres critiques sont venues des rangs de la gauche. Les élus démocrates du Congrès ont accusé Joe Biden de s’aligner sur son prédécesseur. Des ONG ont également réagi, comme l’Aclu, une importante association de défense des droits de l’homme, qui entend « contester ce décret devant les tribunaux ». Même le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s’est prononcé, estimant que « De nombreuses personnes ayant besoin d’une protection internationale se retrouveront sans options viables ».

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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