Alors que les médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – attendent les réponses d’Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l’offensive israélienne déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien ne connaît aucun répit sur le territoire palestinien. Selon le bureau de presse du Hamas, les forces israéliennes ont détruit du jour au lendemain des dizaines de maisons et d’immeubles résidentiels à l’aide d’explosifs dans le camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre de la bande de Gaza, où le mouvement palestinien a pris le pouvoir en 2007.
Ils ont également mené des dizaines de raids aériens sur plusieurs secteurs du centre de la petite bande de terre, dont Nousseirat, a-t-il précisé. Au moins 25 membres de la famille Al-Tabatibi sont morts dans une frappe avant l’aube qui a visé un immeuble de six étages dans le quartier al-Daraj de la ville de Gaza, au nord, selon un proche. Le bilan des opérations israéliennes depuis le 7 octobre s’élève à 33 634 morts, selon le ministère du Hamas.
« Les bombardements ont frappé Nousseirat toute la nuit. Ce n’était que feu et destruction, avec des martyrs gisant dans les rues. Nous avons fui le matin et nous n’avons nulle part où aller. C’est la sixième fois que nous sommes déplacés. Gaza est devenue invivable », a déclaré Mohammad Al-Rayes, 61 ans.
L’armée a fait état de frappes contre « plus de 60 cibles terroristes » dans la bande de Gaza, notamment des postes souterrains et des infrastructures militaires.
Un soutien américain « inébranlable »
Les risques de débordement du conflit se sont accrus avec les menaces de l’Iran contre Israël, accusé d’une frappe qui a détruit le 1euh Avril son consulat à Damas et tuant, selon une ONG, 16 personnes, dont deux généraux des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique d’Iran.
Après l’annonce mercredi par le président américain Joe Biden selon laquelle l’Iran « menace de lancer une attaque significative contre Israël », le général américain en charge du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, est en Israël. Le « niveau de préparation à une attaque iranienne contre Israël » a été discuté jeudi par les ministres américain de la Défense Lloyd Austin et israélien Yoav Gallant, selon un communiqué officiel israélien. « Israël ne tolérera pas une attaque iranienne sur son territoire », a déclaré Gallant. « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël ripostera et attaquera l’Iran », a prévenu le chef de la diplomatie israélienne, Israel Katz.
Les États-Unis ont réitéré leur « soutien indéfectible à la défense d’Israël », malgré les tensions entre M. Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la conduite de la guerre contre le Hamas. Ils ont également annoncé vendredi l’envoi de renforts au Moyen-Orient alors que les craintes s’intensifient dans la région de voir une réponse de l’Iran contre Israël, accusé d’une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas.
« Nous déployons des moyens supplémentaires dans la région pour renforcer les efforts de dissuasion régionaux et renforcer la protection des forces américaines », a déclaré un responsable américain de la défense sous couvert d’anonymat, sans préciser la nature de ces renforts.
Joe Biden a déclaré vendredi qu’il s’attendait à ce que l’Iran agisse « bientôt », en réponse à une question sur les menaces iraniennes de représailles contre Israël, et a appelé Téhéran à ne pas attaquer. « Je ne veux pas donner d’informations confidentielles mais j’espère que ce sera bientôt », a déclaré le président américain, qui a également répondu à une question sur le message qu’il souhaitait envoyer à Téhéran : « Ne le fais pas ! » »
« Nous aiderons Israël à se défendre et l’Iran échouera », a-t-il déclaré.
Le Hezbollah a lancé « des dizaines de roquettes »
Ennemi juré d’Israël et allié du Hamas, l’Iran a menacé de « punir » Israël après la destruction de son consulat. Dans ce contexte, le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a annoncé vendredi avoir lancé « des dizaines de roquettes » sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes au sud du Liban.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a de son côté demandé à ses homologues chinois, turc et saoudien de dissuader Téhéran de toute attaque contre Israël. Moscou et Berlin ont appelé à la retenue. Les États-Unis ont restreint les déplacements de leur personnel diplomatique en Israël.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d’Israël, faisant 1.170 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 restent détenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes. En représailles, Israël s’est engagé à anéantir le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les États-Unis et l’Union européenne.