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Joe Biden s’accroche à sa candidature malgré des dérapages et des gaffes répétées

Sous pression depuis un débat raté face à Donald Trump, Joe Biden jouait sa survie électorale ce jeudi 11 juillet, lors d’une conférence de presse. Refusant de céder la place à un autre candidat de son camp, il a multiplié les lapsus. Les appels à son retrait de la course se multiplient.

Il ne veut pas baisser les bras. Lors d’une conférence de presse attendue ce jeudi 11 juillet, après un débat raté face à Donald Trump fin juin, Joe Biden a campé sur sa candidature à l’élection présidentielle américaine, malgré les critiques et les inquiétudes au sein de son propre camp.

« Je ne suis pas dans cette course pour (préserver) mon héritage (politique). Je suis dans cette course pour finir le travail que j’ai commencé », a déclaré le président américain, qui continue de résister aux appels au retrait.

« Vice-président Trump »

S’il a voulu « apaiser les craintes » sur sa candidature, Joe Biden est loin d’avoir convaincu tous les démocrates. Dès la première question, il a répondu à un journaliste : « Je n’aurais pas choisi la vice-présidente Trump pour être vice-présidente si je ne pensais pas qu’elle était qualifiée pour être présidente ».

Il voulait visiblement parler de sa vice-présidente Kamala Harris. Joe Biden ne s’en est pas remis, comme il l’avait fait peu de temps auparavant, en commettant une nouvelle bévue monumentale. Deux heures plus tôt, au sommet de l’Otan, il avait annoncé sur scène « le président Poutine »… au lieu de Volodymyr Zelensky.

S’il a pu répondre à plusieurs questions sur le fond, à propos de la politique internationale ou intérieure menée par son administration, la forme a surtout montré un homme de 81 ans usé par l’exercice du pouvoir. Son débit de parole était lent et Joe Biden a dû se reprendre après des incohérences, des marmonnements ou de longs silences.

S’il est réélu, il se dit toujours capable de « gérer » les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, en trois ans. Il aura alors 84 ans et devra encore gouverner jusqu’en janvier 2029. S’il va au bout de son hypothétique deuxième mandat, Joe Biden aura alors 87 ans, une année inédite.

Prêt à passer le flambeau mais à une condition

« J’ai eu trois examens neurologiques intenses et conséquents » par un neurologue, le dernier « en février », a-t-il rappelé lors de sa conférence, et « ils disent que je suis en bonne forme ». « Je vais bien. Je suis testé tous les jours sur mes capacités neurologiques » par « les décisions que je prends tous les jours », a déclaré Biden, n’excluant pas de repasser l’examen d’ici novembre si ses médecins le recommandent.

Compte-t-il transmettre le flambeau à sa vice-présidente, Kamala Harris, si les sondages lui donnent plus de chances face à Donald Trump ? « Non, à moins que (mes conseillers) reviennent et disent qu’il n’y a aucune chance que je gagne », a expliqué le locataire de la Maison-Blanche.

« Je pense que je suis la personne la plus qualifiée pour se présenter à la présidence. Je l’ai battu une fois et je le battrai encore », avait-il déclaré quelques minutes plus tôt.

Pourtant, dans les sondages, Joe Biden est loin d’être le favori. Selon l’agrégateur de sondages Decision Desk, Donald Trump a 56 % de chances de remporter l’élection présidentielle, qui devrait se jouer dans six États clés : le Wisconsin, le Nevada, le Michigan, l’Arizona, la Géorgie et la Pennsylvanie.

Les appels au retrait se multiplient

Dès la fin de sa conférence de presse, Jim Himes, influent membre démocrate du Congrès, a appelé Joe Biden à se retirer de la course, portant à une vingtaine le nombre d’élus nationaux qui souhaitent un autre candidat. Selon nos confrères de CBS, des « dizaines » d’autres étaient prêts avant la conférence à faire de même dans les prochaines heures.

CNN a également révélé que Barack Obama et Nancy Pelosi ont discuté de la candidature de Joe Biden ces derniers jours.

Depuis des semaines, voire des mois, les inquiétudes grandissent autour de l’octogénaire, qui multiplie les gaffes et les lapsus. En février, il a confondu Emmanuel Macron avec le « Mitterrand de l’Allemagne » avant de confondre le président égyptien avec le président mexicain.

Selon le New York Times, l’équipe de campagne de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris a commencé à mener discrètement des sondages sur les chances du vice-président, âgé de 59 ans, face à Donald Trump.

Dans un sondage Ipsos publié avant la conférence de presse du Washington Post et d’ABC, 67% des sondés estiment que le président américain devrait retirer sa candidature. Rien que chez les électeurs démocrates, c’est aussi l’opinion majoritaire, à 56%.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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