Après un duel télévisé désastreux avec Donald Trump, Joe Biden s’est adressé lundi aux élus démocrates dans une lettre. Il a appelé les élus de son parti à « se rallier » à lui, assurant qu’il avait le soutien de « l’électeur moyen » et balayant les appels à abandonner sa candidature à un second mandat.
« Je suis fermement déterminé à rester dans la course », écrit le président américain dans cette lettre adressée aux parlementaires démocrates, de retour en session à Washington après la pause du 4 juillet. « Tout manque de discernement quant à la tâche qui nous attend ne ferait qu’aider Donald Trump et nous nuire. Il est temps de nous rassembler », proclame l’actuel locataire de la Maison Blanche.
Conscient de sa situation
Dans la même lettre, Joe Biden a affirmé ne pas être « aveugle » aux « inquiétudes » exprimées depuis le duel télévisé avec Donald Trump, au cours duquel il est apparu épuisé et confus. Il a souligné qu’il avait remporté largement la primaire de son parti et affirmé que « ce n’est pas à la presse, aux commentateurs, aux grands donateurs » de décider de sa candidature à la présidence.
Sur MSNBC, le président s’en est également pris aux rebelles de son propre parti. « Ceux qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. (…) Défiez-moi à la convention démocrate » en août, a lancé Joe Biden sur un ton furieux.
Un programme très chargé
C’est une semaine cruciale qui commence pour Joe Biden. Le président accueillera de mardi à jeudi à Washington un sommet de l’Otan pour le 75e anniversaire de l’organisation de défense. Le président américain prévoit également de donner une conférence de presse en solo jeudi. C’est assez rare pour lui, qui n’apprécie guère cet exercice. Joe Biden a enfin annoncé de nouveaux déplacements, après celui de Pennsylvanie, dans le Michigan vendredi puis au Texas et au Nevada plus tard.
Ces événements et déplacements seront scrutés par tous les observateurs de la vie politique américaine et internationale. Ce sera particulièrement le cas dans le camp démocrate. Joe Biden devra clairement faire preuve de répartie, de vivacité, de cohérence dans ses idées… pour éviter toute critique. De plus en plus de voix dissidentes estiment en effet qu’il est temps pour lui de jeter l’éponge.
La manifestation peut-elle réussir ?
La question est de savoir si ces nombreux élus mécontents parviendront à réaliser un coup d’État avec le soutien public de très grands noms du parti, pour pousser Joe Biden vers la sortie. Cette décision aurait des conséquences particulièrement graves à quelques mois de l’élection présidentielle.
Si Joe Biden devait accepter – ce qui est loin d’être acquis – le Parti démocrate aurait très peu de temps pour trouver un nouveau candidat. Cela pourrait aussi être source de risques de divisions internes. Sans parler de la convention d’investiture en août à Chicago qui pourrait se transformer en véritable chaos.